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Crise politique au Bélarus: quels sont les principaux gouvernements en exil dans le monde?

L’autorité d’Alexandre Loukachenko vacille en Biélorussie. Qui lui succéderait-il en cas de démission? Un gouvernement démocratique biélorusse en exil existe depuis plus d’un siècle. Ce n’est d’ailleurs pas le seul. D’autres gouvernements chassés de leur territoire continuent à lutter pour pouvoir diriger à nouveau les terres, dont ils s’estiment dépossédés.

19 août 2020, 18:04
Le drapeau blanc, rouge, blanc est le symbole du gouvernement exilé depuis plus d'un siècle en Biélorussie.

1. Biélorussie

Depuis le début des manifestations contre l’élection présidentielle du 9 août 2020 qui a vu la victoire d’Alexandre Loukachenko, on ne voit que lui. Le drapeau blanc, rouge, blanc avec son chevalier fait référence à la République populaire de Biélorussie. Proclamée en 1918, elle se dote d’un parlement, la «Rada», ainsi que l’explique France Culture.

Mais, moins d’un an plus tard, les Soviétiques envahissent le pays et mettent fin à la nouvelle république. Les membres de la «Rada» s’exilent d’abord en Lituanie, puis en République tchèque, avant de rejoindre l’Amérique du Nord et plus particulièrement le Canada, qui compte aujourd’hui l’une des plus grandes communautés biélorusses et où réside l’actuelle présidente du gouvernement exilé.

Le gouvernement en exil entrevoit un mince espoir de retour à la normale en 1991 à la chute de l’URSS, mais l’élection d’Alexandre Loukachenko en 1994 le condamne aussitôt. Elle soutient depuis l’opposition au président en poste depuis 26 ans. La «Rada» de la République démocratique biélorusse est le plus vieux gouvernement en exil en activité, soit plus de 100 ans.

2. Tibet

En plein cœur du quartier des Pâquis à Genève on trouve le Bureau du Tibet. Il s’agit de l’une des représentations officielles dans le monde du gouvernement tibétain en exil basé à Dharmsala, en Inde. Etat indépendant sous différentes formes de gouvernance jusqu’en 1959, le Tibet est annexé par la Chine. Le dalaï-lama – c’est le chef politique et religieux de l’Etat – s’enfuit en Inde avec tout son gouvernement.

Dès lors, on assiste à la coexistence de deux Tibet, comme le rapporte Le Courrier: le premier se rapporte aux six millions de personnes vivant dans la province sous domination chinoise, le second à la diaspora vivant aux quatre coins du monde. Le gouvernement en exil s’est démocratisé, le dalaï-lama abandonnant ses fonctions politiques. Il est constitué d’un parlement élu et d’un Exécutif dirigé par un Premier ministre.

Depuis plus de 60 ans, le gouvernement cherche le dialogue avec le pouvoir chinois, afin de redonner au Tibet son statut d’autonomie au sein de la République populaire de Chine. Jusqu’à aujourd’hui, Pékin n’est jamais entré en matière. Pire, il proteste dès que des autorités étrangères entrent en contact avec un membre du gouvernement tibétain en exil.

3. Sahara occidental

Ancienne colonie espagnole dans la partie sud du Maroc – l’Espagne s’en est retiré en 1975 laissant au Maroc et à la Mauritanie la partition du territoire – le Sahara occidental est revendiqué par le Front Polisario. Constitué en 1973 contre la présence espagnole, celui-ci lutte depuis contre le Maroc, qui considère cette région comme faisant partie de son territoire – la Mauritanie a signé un accord de paix avec le Front Polisario, renonçant à toute prétention territoriale.

Le mouvement proclame la République arabe sahraouie démocratique dès le départ des Espagnols en 1976, afin d’administrer la zone. Il s’agit d’une République semi-présidentielle à parti unique basée en Algérie voisine. Si de nombreux pays reconnaissent le nouvel Etat – certains se sont depuis rétractés – l’ONU considère qu’il s’agit toujours d’un territoire non autonome, dont la décolonisation n’est pas terminée.

Depuis le cessez-le-feu accepté par le gouvernement en exil et le pouvoir marocain, une mission de l’ONU, la MINURSO, veille au respect de la suspension des hostilités. Longtemps interrompu, le dialogue avait repris lors de deux rencontres en Suisse entre 2018 et 2019 entre les différentes parties sous l’égide de l’ONU, mais sans avancée majeure, rapporte Le Monde.

4. Indonésie

Ce n’est pas une, mais deux régions de l’Indonésie qui revendiquent leur souveraineté. La plus ancienne est la République des Moluques du Sud, une région proche de la Papouasie. Peu après la proclamation de l’indépendance de l’Indonésie de la tutelle coloniale néerlandaise, une région fait sécession et proclame la République des Moluques du Sud en 1950. Le nouvel Etat indonésien intervient militairement et le gouvernement séparatiste s’exile aux Pays-Bas.

L’éphémère république n’a jamais pu reprendre possession de ses terres. Jakarta renonce à tout dialogue et tend à réprimer avec fermeté tout activiste de la cause indépendantiste, comme ce fut le cas encore en mai de cette année, si l’on en croit l’organisation Human Rights Watch.

Sur l’île de Sumatra, c’est le Mouvement de libération d’Aceh qui ne reconnaît pas le pouvoir de Jakarta dans sa région. Après près de 30 ans de lutte entre la guérilla et l’Etat indonésien, le mouvement annonce la fin de ses activités militaires en 2005 en échange d’un statut d’autonomie. Basé en Suède, le gouvernement en exil reste malgré tout en activité.

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