Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Crue meurtrière en Russie: la colère gronde

Après la mort 171 personnes en Russie suite à une violente crue, la colère des habitants gronde malgré les tentatives d'explications et les promesses d'indemnisations du gouvernement.

09 juil. 2012, 14:20
Selon les témoignages, une vague de sept mètres de haut aurait tout emporté.

La Russie s'interrogeait dimanche sur les causes d'une violente crue qui a fait plus de 170 morts dans le sud-ouest du pays. Le mécontentement des habitants enflait en dépit des assurances données par le pouvoir et de l'aide annoncée par le président Vladimir Poutine.

Au total, 171 personnes ont péri dans la catastrophe, dont 159 pour la seule petite ville de Krymsk et ses environs, une zone du piémont du Caucase, bordée par la mer Noire, a indiqué un porte-parole de la police à Moscou.

C'est la région la plus touchée par les pluies torrentielles tombées dans la nuit de vendredi à samedi. Les 12 autres victimes ont été recensées dans la station balnéaire de Gelendjik et le port voisin de Novorossiisk, le plus important de la côte russe de la mer Noire.

Pas avertis à temps

Nombre d'habitants de la zone sinistrée ont affirmé n'avoir été avertis d'aucune manière avant le déferlement de la crue qui les a surpris dans leur sommeil samedi.

Face à une foule en colère lors d'une réunion dimanche à Krymsk, le gouverneur de la région de Krasnodar, où se trouvent les zones sinistrées, a assuré que les autorités avaient fait tout leur possible.

"C'est comme un tremblement de terre, c'est impossible à prévoir, vous croyez que cela a été fait par l'homme?", a lancé le gouverneur, Alexandre Tkatchev. "Oui!", ont crié des habitants, reprochant aux pouvoirs publics de ne pas les avoir alertés.

La liste des morts n'a cessé de s'allonger au fur et à mesure du reflux de l'eau et de l'avancée des opérations de secours auxquelles participent un millier de volontaires Cosaques et 600 militaires, selon l'agence Interfax.

Cause humaine?

La zone sinistrée présentait dimanche un paysage de désolation, avec par endroits des amas de voitures et d'arbres, des pans entiers de bitume retournés, des maisons éventrées et d'autres portant les traces de ce que les habitants ont décrit comme un "mur d'eau" ayant mesuré jusqu'à sept mètres de haut.

Certains soupçonnent un lâcher d'eau d'une retenue artificielle située en amont de la ville. "On n'a jamais vu ça. La vague de sept mètres a tout emporté. Ce n'est pas la pluie. Ils ont ouvert les vannes, mais personne ne le dira jamais", a martelé une habitante.

La retenue artificielle de Neberjdaevskoe, située en amont de Krymsk et destinée à alimenter en eau potable Novorossiisk, n'a pas pu effectuer un lâcher d'eau intempestif causant la catastrophe, a de son côté rétorqué un responsable gouvernemental.

"On déblaie comme on peut, il n'y a aucune aide, notre maison s'est effondrée et il ne reste que les murs", a encore déploré l'habitante, alors que les services météorologiques annoncent à nouveau de fortes pluies et de la grêle dans la région pour lundi.

Selon les autorités locales, plus de 12'000 habitants et 4000 habitations ont été touchés par le désastre dans ce district qui compte près de 60'000 habitants.

Jour de deuil national lundi

Le président Vladimir Poutine s'est rendu sur place samedi soir. "C'est comme un tsunami", a-t-il déclaré en observant la région inondée depuis le hublot de son hélicoptère, avant de se poser à Krymsk.

Lors d'une réunion de crise, il a notamment interrogé dans le détail le chef du district de Krymsk sur l'heure à laquelle il avait reçu une alerte sur le risque de crue et sur la façon dont il l'avait retransmise à la population. Une enquête a été ouverte pour homicides par imprudence.

Le président russe a par ailleurs promis des aides financières pour les maisons détruites et des indemnisations, notamment de 2 millions de roubles (environ 60'000 francs) pour chaque famille des victimes. Il a également décrété un jour de deuil national lundi.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias