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Cuba: La Havane dit adieu à son "Comandante" Fidel Castro

Un dernier hommage posthume à Fidel Castro a été rendu mardi à La Havane. Plusieurs centaines de milliers de Cubains ont participé à une cérémonie boudée par de nombreux chefs d'Etat. De mercredi à samedi, les cendres du Lider Maximo seront transportées de La Havane à Santiago de Cuba.

30 nov. 2016, 09:31
La foule a rendu un dernier hommage posthume au "Comandante" lors d'une cérémonie boudée par la plupart des chefs d'Etat occidentaux.

Plusieurs centaines de milliers de Cubains ont rendu un dernier hommage posthume à Fidel Castro en présence des dirigeants de la gauche latino-américaine et d'Afrique. Ses cendres doivent quitter mercredi La Havane pour traverser l'île jusqu'à Santiago de Cuba.

Sous le regard du père de la révolution cubaine et du guérillero argentin "Che" Guevara, dont les portraits géants trônent sur la place de la révolution, la foule a rendu un dernier hommage posthume au "Comandante" lors d'une cérémonie boudée par la plupart des chefs d'Etat occidentaux, mais aussi par les présidents chinois, iranien et russe, pourtant considérés comme "amis" de Cuba.

"Vive la révolution!", "Fidel, Fidel!", scandaient des milliers de Cubains de tout âge. Lycéens, fonctionnaires, policiers et militaires, beaucoup avaient revêtu l'uniforme pour l'occasion, remplissant cette esplanade emblématique mais aussi les avenues alentour, noires de monde.

Les présidents vénézuélien Nicolás Maduro, bolivien Evo Morales et nicaraguayen Daniel Ortega étaient également présents, en compagnie des plus hauts dirigeants cubains, dont le président Raúl Castro, qui a succédé à son frère aîné en 2006. En revanche la plupart des dirigeants occidentaux ont décliné l'invitation, à l'exception du premier ministre grec Alexis Tsipras.

 

 

Caravane de la liberté

Auparavant, des dizaines de milliers de Cubains, souvent en pleurs, avaient comme lundi défilé jusque dans l'après-midi face aux portraits de Fidel, exposés sur cette même place.

Après ces adieux rendus par La Havane, l'urne contenant les cendres du Lider Maximo traversera de mercredi à samedi le millier de kilomètres séparant La Havane de Santiago de Cuba, refaisant en sens inverse le chemin parcouru par le jeune Fidel dans sa "caravane de la liberté" lors du lancement de sa révolution en 1959.

Partout sur l'île, ils ont encore été très nombreux mardi à signer des registres pour "jurer" de poursuivre l'héritage socialiste de celui qui a façonné pendant un demi-siècle le destin du pays. Beaucoup ont confié avoir été vivement incités à ne pas manquer à l'appel.

Critiqué par l'ONU et par ses opposants pour des violations des droits de l'homme, Fidel Castro reste toutefois vénéré par beaucoup de Cubains, qui ont pris la nouvelle de son décès, vendredi à 90 ans, comme un séisme.

Mugabe, Obiang et Zuma

Le président américain Barack Obama, pourtant artisan d'un rapprochement historique depuis fin 2014 entre les deux ex-ennemis de la guerre froide, est absent et n'a pas envoyé de délégation officielle. De même, les présidents de pays amis, le Russe Vladimir Poutine, le Chinois Xi Jinping et l'Iranien Hassan Rohani, se sont fait représenter par des émissaires de haut rang.

Le chef de l'Etat colombien Juan Manuel Santos a aussi fait défection, renonçant au voyage au dernier moment.

En revanche, les dirigeants du Zimbabwe Robert Mugabe, de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, et d'Afrique du Sud Jacob Zuma sont présents, de même que l'ancien roi d'Espagne Juan Carlos et l'ex-chancelier allemand Gerhard Schröder.

La situation diplomatique de l'île communiste reste complexe, comme en témoigne le message menaçant du président élu des Etats-Unis Donald Trump, qui arrêtera le dégel "si Cuba ne veut pas sceller un meilleur accord pour le peuple cubain".

Dimanche, les cendres de Fidel Castro seront enterrées au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, qui abrite déjà la tombe de José Marti, scellant la fin du deuil national décrété pour neuf jours, période pendant laquelle les dissidents ont préféré se faire discrets, notamment par crainte de représailles.

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