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Cyclone Pam: le Vanuatu craint la pénurie alimentaire

Après le passage dévastateur samedi du cyclone Pam, qui a fait au moins 24 morts, les habitants du Vanuatu craignent de se retrouver rapidement sans nourriture.

17 mars 2015, 12:28
Les associations humanitaires éprouvent les pires difficultés pour aider les sinistrés alors que les îles du sud de l'archipel, les moins accessibles, semblent avoir été frappées le plus durement.

Les habitants du Vanuatu pourraient rapidement manquer de nourriture après le passage dévastateur du cyclone Pam, de catégorie 5. Les intempéries ont fait au moins 24 morts, selon le dernier bilan de l'ONU, et 30 blessés, d'après le président Baldwin Lonsdale, sur cet archipel du Pacifique Sud.

Selon Benjamin Shing, du cabinet de M. Lonsdale, la pénurie alimentaire menace les survivants. "La première semaine, nous comptons sur le fait que les cultures et les jardins sont toujours comestibles (...) mais après la première semaine, nous aurons besoin d'avoir des rations sur le terrain", a-t-il dit mardi à la télévision australienne ABC.

Les associations humanitaires éprouvent les pires difficultés pour aider les sinistrés alors que les îles du sud de l'archipel, les moins accessibles, semblent avoir été frappées le plus durement.

Île de Tanna très touchée

Une première équipe de secouristes a pu se rendre sur l'île de Tanna, où les communications sont coupées. Située à environ 200 kilomètres de Port-Vila, elle compte près de 30'000 personnes.

"D'après leurs premières observations, les dégâts sont bien plus graves qu'à Port-Vila", a déclaré à l'AFP Tom Perry, de l'ONG CARE, précisant que sur les 24 morts attribués à Pam, 5 ont été recensés sur Tanna. L'hôpital local fonctionne, mais son toit a été emporté, a-t-il ajouté.

Malgré de gros dégâts, un journaliste de Reuters sur place a pu constater que les habitants avaient en général survécu en s'abritant dans des bâtiments en dur comme les écoles et les églises. Selon la ministre australienne des Affaires étrangères Julia Bishop, "plus de 80% des maisons et des immeubles ont été partiellement ou complètement détruits" sur Tanna.

Hôpital de Port-Vila endommagé

Dans la capitale, 90% des habitations ont été endommagées, selon les chiffres de l'AFP. Se basant sur des témoins, Reuters parle de trois quarts des maisons détruites ou gravement endommagées. L'hôpital a également subi d'importants dégâts. Une équipe australienne médicalisée de 20 personnes doit installer un dispensaire de campagne pouvant accueillir 40 patients.

Bien que le nettoyage avance, l'alimentation pourrait devenir un problème avec la destruction du supermarché principal. Un couvre-feu a été instauré entre 18 heures et 6 heures pour éviter les pillages.

Enfants vulnérables

Au moins 3300 personnes se trouvent dans 37 centres d'hébergement, selon l'ONU. Melissa Song, une jeune femme de 22 ans, s'est réfugiée dans un hôtel touristique avec sa famille, dont trois jeunes enfants et un nourrisson. "Nous n'avons pas dormi depuis jeudi et nous n'avons mangé que des conserves de poisson et de porc", dit-elle.

L'UNICEF a quant à lui chiffré ses besoins à trois millions de dollars pour aider en priorité quelque 60'000 enfants, alors que les écoles ont été transformées en centres d'évacuation. "La sécurité alimentaire risque d'être un problème récurrent et nous devons trouver les moyens d'assurer aux enfants une bonne alimentation", a confié une responsable de l'UNICEF, Mioh Nemoto.

L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) s'inquiète elle de maladies diarrhéiques et d'un risque d'épidémie de rougeole. De son côté, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge a lancé mardi un appel de 3,9 millions de francs pour aider 60'000 victimes.

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