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De nouveaux assauts meurtriers de l'armée malgré les sanctions

La répression de la révolte en Syrie ne montrait samedi aucun signe de répit, avec le pilonnage des villes rebelles par l'armée, et ce en dépit de nouvelles sanctions européennes.

24 mars 2012, 19:08
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Sur le terrain, la militarisation de la révolte populaire débutée en mars 2011 se fait de plus en plus évidente. Des militaires dissidents, dont plusieurs généraux, se sont organisés au sein de l'Armée syrienne libre (ASL) et affrontent désormais les forces du régime jusque dans la capitale. Et les dissidents unissent leurs forces.

Le chef de l'Armée syrienne libre (ASL) a annoncé samedi la création d'un Conseil militaire regroupant également les forces du général Moustapha Al-Cheikh, l'officier dissident le plus haut gradé.

Joint par téléphone en Turquie, le colonel Riad Assaad a affirmé que ce Conseil "est une étape pour garantir l'unité des troupes et des forces armées (de l'opposition) sur le sol syrien". "Nous déclinons toute responsabilité quant (aux actes) de toute organisation extérieure", a-t-il ajouté.

Combats violents près de Damas

Des combats "très violents" ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi entre soldats et déserteurs dans la région de Damas, a affirmé à l'AFP Mohammad al-Chami, un militant sur place.

Selon lui, des explosions et des tirs ont résonné dans une grande partie de la province et jusque dans certains quartiers de la capitale. Et des rassemblements nocturnes anti-régime se sont tenus dans plusieurs villes du pays, en particulier à Damas et dans les localités voisines de Douma et Artouz.

Dans la province de Hama (centre), les forces gouvernementales bombardaient au mortier et à la mitrailleuse lourde la localité de Qalaat al-Madiq, a rapporté l'OSDH. Pour la journée de samedi, les violences ont fait au moins 20 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Ces violences interviennent au lendemain de l'adoption de nouvelles sanctions de l'Union européenne. L'épouse, la mère, la soeur et la belle-soeur de M. Assad figurent parmi les 12 nouvelles personnes frappées d'une interdiction de voyager en Europe et d'un gel de leurs avoirs.

Les sanctions européennes, mais également américaines, ne parviennent cependant pas à infléchir le régime qui bénéficie sur le plan international de l'appui fondamental de la Chine et de la Russie.

Kofi Annan à Moscou

Pour tenter de faire cesser les violences qui ont fait plus de 9100 morts depuis un an, l'émissaire de la Ligue arabe et de l'ONU, Kofi Annan, doit se rendre en Russie puis mardi en Chine. M. Annan doit rencontrer dimanche à Moscou le président russe Dmitri Medvedev et son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.

"(...) Le plus important est de convaincre l'opposition syrienne de s'asseoir à la table des négociations avec les autorités et de trouver une issue pacifique à la crise", indique un communiqué diffusé samedi par le Kremlin.

La Russie et la Chine ont bloqué deux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression en Syrie mais ces pays ont voté mercredi une déclaration à l'ONU appelant à la fin des violences et exhortant le président Assad ainsi que ses opposants à "appliquer immédiatement" le plan Annan.

Face à l'ampleur des violences et de la répression, les Etats-Unis ont annoncé que les Syriens présents sur le territoire américain pourraient y rester après l'expiration de leur visa.

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a invité tous les autres courants de l'opposition à une rencontre les 26 et 27 mars à Istanbul pour définir des "objectifs communs", à l'approche de la réunion le 1er avril des pays "Amis de la Syrie".

Enfin, les deux journalistes turcs portés disparus depuis près de deux semaines en Syrie sont sains et saufs, a affirmé le dirigeant d'une organisation caritative islamiste turque, qui a précisé mener des négociations pour qu'ils puissent rentrer.

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