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Début de pollution sur l'île du Giglio par l'épave du Concordia

La petite île italienne du Giglio a commencé à être polluée par les déchets que déverse l'épave du Concordia, échouée le 13 janvier sur sa côte, et dont le retrait constitue «une entreprise cyclopéenne» selon la compagnie propriétaire.

26 janv. 2012, 14:24
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L'agence de protection de l'environnement de Toscane a relevé une concentration de 2 à 3 mg/l de tensio-actifs (substance présente dans les détergents) dans l'eau de mer, contre zéro habituellement.

Ce paradis marin se retrouve ainsi avec un niveau de tensio-actifs similaire à celui de ports industriels comme Marghera près de Venise.

«La situation est encore gérable, mais périlleuse pour une zone qui vit du tourisme et de la pêche», explique Gaetano Benedetto, porte-parole de la branche italienne du Fonds mondial  pour la nature (WWF). Selon lui, il s'agit d'une «pollution concentrée et ponctuelle». «On ne doit pas tomber dans l'alarmisme, mais attirer l'attention», dit-il.

M. Benedetto est très préoccupé par le devenir de polluants qui empoisonnent l'épave: «Liquides de batteries, substances ignifuges très polluantes, solvants, huiles...» «On ne dispose d'aucune évaluation précise», déplore-t-il en s'interrogeant: «Quel est le temps nécessaire pour dégager l'épave?»

Entreprise gigantesque

Le commissaire en charge de la catastrophe Franco Gabrielli a rappelé hier à l'ordre la société propriétaire du navire, qui, en dépit de sa demande, n'a toujours pas présenté de plan de récupération des déchets. «J'imagine que cette demande sera de pure forme et que Costa s'exécutera», a-t-il espéré.

Mais le patron de Costa Per Luigi Foschi a qualifié d'«entreprise cyclopéenne le retrait de l'épave, qui sera un travail d'une grande complexité». Des déclarations qui n'incitent pas à l'optimisme. D'autant que le pompage des réservoirs pleins à ras bord du navire n'a toujours pas commencé.

«En se déversant dans la mer, ces 2380 tonnes de carburant dense et visqueux pourraient avoir un impact non seulement au Giglio mais dans tout l'archipel toscan (qui compte sept îles, dont la plus grande est l'île d'Elbe) et sur toute la côte», met en garde Angelo Gentili, chargé du Giglio pour Legambiente, l'une des principales associations italiennes de défense de l'environnement.

«Les meilleurs experts mondiaux sont ici, mais il y a une possibilité de détérioration des conditions météo et d'incidents qui pourraient empêcher de récupérer totalement le carburant lors du pompage qui doit normalement démarrer samedi», estime-t-il. Pour lui, «c'est un risque majeur».

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