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Décapitations: au moins un Français parmi les bourreaux

Au moins un Français a participé aux décapitations par des jihadistes de l'EI de prisonniers syriens. Un Britannique pense aussi avoir reconnu son fils parmi les bourreaux.

17 nov. 2014, 20:07
Au moins un Français a participé à l'exécution de soldats syriens, diffusée dans une vidéo dimanche.

Au moins un Français a participé aux décapitations par des jihadistes de l'Etat islamique (EI) de prisonniers syriens, a déclaré lundi le procureur de Paris, François Molins. La présence d'autres Occidentaux est évoquée.

Faisant état d'"indices circonstanciés", la France a été la première à identifier l'un des jeunes combattants de l'EI parmi les bourreaux qui apparaissent dans la vidéo des exécutions diffusée dimanche. Maxime Hauchard, 22 ans, est originaire de Normandie et avait rejoint la Syrie en août 2013, après deux séjours en Mauritanie.

Un second Français "pourrait" être impliqué, a ajouté François Molins, précisant qu'il était encore trop tôt pour l'affirmer. Il pourrait s'agir d'un jeune converti né en 1992 et parti rejoindre l'Etat islamique en août 2013.

La section antiterroriste du parquet de Paris a en conséquence ouvert une information judiciaire visant ces deux jeunes pour assassinats en bande organisée en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes de terrorisme.

A visage découvert

Dans une vidéo diffusée dimanche, des jihadistes de l'EI égorgent une quinzaine de prisonniers syriens, présentés comme des soldats fidèles au président Bachar al Assad.

La vidéo est la première diffusée par l'EI à montrer, parfois en gros plan, le visage de bourreaux, qui apparaissaient masqués dans les précédents enregistrements. On y voit des hommes jeunes et barbus dont certains ont un type asiatique ou occidental. La présence d'un Danois et d'un Australien est évoquée.

Le journal britannique Daily Mail a aussi affirmé qu'un Britannique de 20 ans figurait parmi eux. Mais le père de ce jeune homme a nié lundi sur la BBC qu'il puisse d'agir de son fils, Nasser Muthana, étudiant en médecine originaire du Pays de Galles. Selon la BBC, Nasser Muthana serait bien apparu dans une vidéo de l'EI, mais il y a plusieurs mois.

"Jihadi John"

La vidéo semble montrer un autre Britannique, surnommé "Jihadi John" par les médias britanniques, qui apparaît masqué avec, à ses pieds, la tête décapitée de Peter Kassig.

Cet homme ayant un fort accent de la banlieue de Londres est considéré comme l'assassin présumé de James Foley et Steven Sotloff, les deux journalistes décapités depuis la mi-août avec les humanitaires britanniques Alan Henning et David Haines.

Appel de Cazeneuve

Le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a lancé lundi un appel aux jeunes Français qui ne cessent de grossir les rangs des jihadistes présents en Syrie et en Irak.

"Au-delà de la condamnation de ces crimes innommables, j'appelle solennellement et avec gravité tous nos compatriotes et notamment les plus jeunes qui sont la cible privilégiée de la propagande terroriste, à ouvrir les yeux sur la terrible réalité des actions de Daech et de ses groupes affiliés qui asservissent, qui martyrisent et qui tuent", a-t-il dit.

Au total, 93 procédures judiciaires visent des Français jihadistes présumés, a indiqué lundi le procureur de Paris, évoquant un contentieux "dont l'ampleur est inédite". En tout, 109 personnes ont été mises en examen, et 76 d'entre elles ont été écrouées.

Lutte contre la "barbarie"

A Washington, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a assuré que le monde ne se laisserait pas intimider par l'EI, qu'il a qualifié d'organisation "barbare". Il a appelé les partenaires des Etats-Unis à intensifier leur lutte contre les jihadistes, affirmant que le conflit "est une bataille entre la civilisation et la barbarie".

En Syrie, le quotidien pro-régime "Al Watan" s'est insurgé contre le "silence" de l'Occcident et du monde arabe sur le massacre des soldats syriens au profit de la dénonciation du seul meurtre de l'otage américain.

Des dirigeants occidentaux ont pourtant condamné ces exécutions, qui sont "une nouvelle illustration de la détermination de l'EI à poursuivre son programme de terreur" selon la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

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