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Décès de Christa Wolf, la plus réputée des écrivains d'ex-RDA

L'écrivain Christa Wolf, souvent considérée comme la plus grande romancière est-allemande, est décédée aujourd'hui à l'âge de 82 ans. Mais après la gloire, elle connut aussi la disgrâce, accusée lors de la réunification de collusion avec le régime communiste de RDA.

01 déc. 2011, 15:08
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Célébrée dans le monde entier comme l'un des grands auteurs contestataires de la RDA (République démocratique allemande) au temps de la Guerre froide, cette Allemande de l'est née en 1929 en Prusse orientale (aujourd'hui territoire polonais) incarne la confrontation entre l'idéal socialiste et la réalité d'une Allemagne ravagée par la division puis réunifiée dans la douleur.

Dans son œuvre transpirent ses angoisses sur la nation, l'avenir du vivre ensemble allemand mais aussi ses nombreuses interrogations sur le rôle de l'écrivain et l'engagement politique. Les héros sont en conflit avec eux-mêmes et leur temps, dans des mondes qui les  dépassent. La plume est poétique mais grave, dénudée et souvent dérangeante.

Pour une RDA «humaine et démocratique»

Jeune femme au sortir de la guerre, c'est par idéal que cette fille de commerçants a choisi de rester en RDA et d'adhérer au Parti communiste SED, et bien qu'elle ait critiqué les autorités du pays, elle n'a jamais renié son attachement à «l'autre Allemagne».

A tel point qu'en 1989, elle n'a pas compris l'ampleur des changements en cours: elle plaidait encore pour une nouvelle RDA, «humaine et véritablement démocratique». Un socialisme à visage humain.

«Cassandre» et la célébrité

Des révélations en 1993 sur ses contacts avec la Stasi, la police secrète de la RDA, au tout début des années 60, achèvent d'entacher son image, la reléguant au rang d'auteur «has been» et d'étoile déchue. La presse l'accable. Elle se fait alors discrète et se retire même un temps en Californie.

Dans un roman à connotation autobiographique paru en 2003 («Un jour par an»), Christa Wolf se décrivait comme le «témoin d'une époque passée» plutôt que comme un auteur «contemporain». Mais jusqu'au bout, ses livres sont restés des événements.

On lui doit entre autres «Christa T.» (1968), «Trame d'enfance» (1976), où elle fait l'autopsie du nazisme et veut faire voler en éclats la chappe de plomb sur le passé hitlérien, et «Cassandre» (1983), qui la rendirent célèbre dans le monde entier.

Avec «Nouvelles de Moscou», son premier récit en 1961, et «Le Ciel partagé» (1963), elle contribua à la naissance d'une littérature propre à la RDA, où le rêve d'une nouvelle société se mêlait à celui de l'épanouissement individuel.

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