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Décès de Santiago Carrillo, leader communiste historique

Le dirigeant historique du Parti communiste espagnol Santiago Carrillo est mort aujourd'hui à l'âge de 97 ans. Avec lui disparaît l'un des derniers grands acteurs de la vie politique de l'Espagne au vingtième siècle, de la Guerre civile à la transition démocratique.

18 sept. 2012, 21:07
L'éminent Santiago Carrilo a passé l'arme à gauche aujourd'hui, à l'âge de 85 ans.

Santiago Carrillo, secrétaire général du Parti communiste espagnol de 1960 à 1982, ardent défenseur de l'euro-communisme face à l'Union soviétique, aura traversé l'histoire de son pays depuis la  Guerre civile (1936-39) jusqu'à la période de transition qui a suivi la dictature de Francisco Franco, mort en 1975.

Malade depuis plusieurs mois, il est décédé chez lui, à Madrid. L'ensemble de sa famille politique a aussitôt salué la mémoire d'un «dirigeant historique».

«C'est plus qu'une personne de gauche qui part, c'est un morceau de notre histoire, je crois parmi les meilleures choses de notre histoire, avec ses nombreuses grandeurs, aussi ses erreurs, mais surtout ses grandeurs», a lancé le député du parti de gauche Izquierda Unida, Gaspar Llamazares.

Engagement républicain

Santiago Carrillo a en effet été critiqué durant toute sa vie pour la mort de milliers de prisonniers franquistes dans la localité de Paracuellos del Jarama, près de Madrid, en 1936, alors qu'il était jeune responsable républicain de la défense de la capitale, en pleine Guerre Civile.

«Une personne qui a donné sa vie à la lutte, à la défense du communisme et qui mérite un hommage dans ce pays vient de mourir», a déclaré pour sa part le secrétaire général du Parti communiste, José Luis Centella.

«C'est quelqu'un qui a mené une longue carrière politique de lutte et de défense des travailleurs, depuis son engagement très jeune pour la république espagnole et la défense des libertés et du gouvernement légitime de la république, sa lutte contre la dictature, l'exil», a déclaré Cayo Lara, coordinateur d'Izquierda unida, dont fait partie le Parti communiste.

Quarante ans d'exil

«Ensuite ce fut une personne qui a joué un rôle très important durant tout le processus de transition démocratique, jusqu'à la démocratie», a-t-il poursuivi, résumant la longue carrière de Santiago Carrillo.

Le regard vif tamisé derrière d'épaisses lunettes, une éternelle cigarette aux lèvres, Santiago Carrillo aura mené un parcours intimement lié à l'histoire de l'Espagne depuis les années 30 : jeune responsable républicain pendant la Guerre civile, exilé en France pendant 40 ans sous le franquisme, avant de devenir secrétaire général du Parti communiste.

Né le 18 mars 1915, fils d'un dirigeant du Parti socialiste espagnol, le PSOE, il s'était initié très jeune à la politique et au journalisme. Très tôt, il a défendu l'idée de «l'eurocommunisme», affichant son indépendance totale vis-à-vis de l'URSS, condamnant fermement l'invasion de la Tchécoslovaquie en 1968. Il avait quitté le PCE en 1984, avant de disparaître de la scène politique dans les années 1990.

Avec Santiago Carrillo disparaît l'une des dernières grandes figures politiques de la transition démocratique. Autre grande personnalité politique de cette époque, Adolfo Suarez, premier chef de gouvernement de la démocratie mais aussi héritier du franquisme, est aujourd'hui âgé de 80 ans et malade. 
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