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Déchets: des microplastiques transportés dans l'air polluent les montagnes

Une étude publié dans Nature Geoscience montre que l'air peut transporter des petits bouts de plastique très loin dans les montagnes. Les microplastiques seraient donc des polluants atmosphériques.

16 avr. 2019, 07:58
Il y aurait plus de 365 particules de microplastiques par mètre carré par jour en montagne.

Des microplastiques, transportés à travers les airs, peuvent atteindre des zones isolées, relativement épargnées par l'activité humaine, révèle une étude parue lundi dans Nature Geoscience. Des dizaines de millions de tonnes de plastique se retrouvent dans la nature et finissent dans les océans.

Pendant cinq mois de l'hiver 2017-2018, des chercheurs du CNRS, des universités de Toulouse, d'Orléans et de Strathclyde en Ecosse, ont récolté des échantillons sur la station météorologique de Bernadouze, dans les Pyrénées françaises, à près de 1500 mètres d'altitude. Elle se trouve dans une zone protégée Natura 2000 située à plus de 5 kilomètres du village le plus proche et à environ 120 kilomètres de Toulouse, relativement isolée.

"Les chercheurs ont décompté un dépôt de plus 365 particules de microplastiques par mètre carré par jour", selon un communiqué. Ces derniers ont été transportés par le vent, la neige et la pluie.

Résultats comparables à Paris

"Notre principale découverte est que les microplastiques sont transportés dans l'atmosphère et déposés dans une région de haute montagne isolée, loin de toute ville importante ou de source de pollution locale. Cela fait des microplastiques un polluant atmosphérique", a expliqué l'une des coauteurs de l'étude, Deonie Allen.

Si la découverte de microplastiques dans cette zone proche du pic des Trois Seigneurs n'a pas été une surprise totale, malgré l'absence d'une grande ville à proximité ou d'une autre source de pollution, "nous ne nous attendions pas à en trouver autant", a souligné la chercheuse.

Il est étonnant et inquiétant de voir autant de particules trouvées sur le site des Pyrénées"
Steve Allen, chercheur à l’EcoLab de Toulouse

Ces résultats sont comparables à ceux observés dans une mégalopole comme Paris, où les taux de microplastiques ont été mesurés par le passé, a précisé Deonie Allen. Ces microplastiques, certains plus fins qu'un cheveu humain, d'autres n'atteignant pas cinq millimètres, "ont pu parcourir 95 kilomètres, selon la chercheuse.

"Il est étonnant et inquiétant de voir autant de particules trouvées sur le site des Pyrénées", abonde un autre scientifique, Steve Allen, chercheur associé à l'EcoLab de Toulouse, cité dans le communiqué. "Cela laisse penser que ce n'est pas seulement dans les villes que vous respirez cela", poursuit le chercheur, qui rappelle que les déchets plastiques représentent un "problème mondial croissant".

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