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Déraillement en Espagne: le conducteur de plus en plus pointé du doigt

Francisco José Garzon Amo est de plus en plus pointé du doigt après le déraillement du train qu'il conduisait en Gallice.

27 juil. 2013, 15:00
In this photo taken on Wednesday July 24 2013, train driver Francisco Jose Garzon Amo is helped by two men as he is evacuated from the site of a train accident in Santiago de Compostela, Spain. Police say they have detained the driver of a train that crashed in northwestern Spain and killed 78 people. Galicia region National Police Chief Jaime Iglesias says driver Francisco Jose Garzon Amo was officially detained in the hospital where is recovering. (AP Photo/La Voz de Galicia/Xoan Soler)

En Espagne, le conducteur du train dont le déraillement mercredi à Saint-Jacques-de-Compostelle a fait 78 morts, a été officiellement accusé d'"homicide par imprudence" samedi. Il était en garde à vue depuis jeudi. Les autorités semblaient écarter toute lacune du système de sécurité et privilégier la thèse de la vitesse excessive.

Légèrement blessé dans l'accident, Francisco José Garzon Amo, 52 ans, est sorti de l'hôpital pour être transféré au commissariat, "arrêté pour des faits présumés d'homicide par imprudence", a annoncé le ministre de l'Intérieur, Jorge Fernandez Diaz.

Placé en garde à vue dès jeudi soir, il avait refusé vendredi de répondre aux questions des policiers. Il pourrait être entendu dès dimanche par un juge.

Deux enquêtes, l'une judiciaire et l'autre administrative, ont été ouvertes pour tenter d'expliquer cette tragédie ferroviaire, la pire en Espagne en près de 70 ans. Les autorités mettent en cause ce cheminot, qui travaille depuis 30 ans à la compagnie publique des chemins de fer Renfe.

"Il y a des indices raisonnables pour considérer qu'il puisse avoir une éventuelle responsabilité dans ce qui s'est passé, ce que devront de toute façon déterminer le juge et l'enquête", a estimé le ministre, à l'occasion d'un déplacement sur les lieux de l'accident.

"Déjà, quatre kilomètres avant le lieu de l'accident, il s'est vu notifier de commencer à ralentir", soulignait plus tôt le président du gestionnaire du réseau Adif, Gonzalo Ferre, sur la télévision nationale.

"A cet endroit passent six trains chaque jour et ce conducteur y est passé 60 fois, c'est-à-dire que sa connaissance de la ligne doit être exhaustive et maximale, à un endroit où la vitesse est limitée de manière permanente à 80 km/h", a renchéri le président de Renfe, Julio Gómez-Pomar Rodríguez, sur la télévision Antena 3.

A 190 km/h au lieu de 80 km/h

L'accident s'est produit mercredi soir au moment où le train, en, provenance de Madrid, abordait un virage très serré à environ quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Deux éléments jouent en la défaveur du chauffeur: une retranscription d'une communication radio, révélée par "El Pais", dans laquelle il admet qu'il circulait à 190 kilomètres/heure au lieu des 80 autorisés, et une vidéo de quelques secondes diffusée sur internet, semblant provenir d'une caméra de sécurité sur les voies. Le film montre un train qui surgit à toute vitesse à l'entrée du virage, puis sort des rails et se couche sur le côté.

Le train, un modèle hybride (pouvant rouler à vitesse classique et à grande vitesse) fabriqué par l'Espagnol Talgo et le Canadien Bombardier, circulait sur une ligne à grande vitesse, mais sur un tronçon, en courbe et dans une zone urbaine, où la vitesse est réduite. A cet endroit, la voie n'est pas équipée d'un système de freinage automatique du train s'il dépasse la limite de vitesse.

Une lacune dénoncée par le secrétaire général du syndicat de conducteurs de trains Semaf. Juan Jesus Garcia Fraile a affirmé que l'accident n'aurait "évidemment" pas eu lieu si ce tronçon avait été équipé du système adéquat.

En attente des identifications

Ville de pèlerinage mondialement célèbre, Saint-Jacques de Compostelle, dans le nord-ouest de l'Espagne, continuait de panser ses plaies après ce tragique accident. Après les premiers enterrements vendredi, elle rendra hommage aux victimes lundi soir lors d'une cérémonie à la cathédrale.

Les familles, épuisées, attendaient encore samedi l'identification des trois derniers morts. Selon la police, le bilan est susceptible de s'alourdir, des "restes humains" pouvant appartenir à trois personnes ayant aussi été retrouvés.

Sept étrangers figurent jusqu'à présent parmi les victimes, un Algérien, une Mexicaine, un Américain, un Brésilien, une Vénézuélienne, une Dominicaine et un Italien. Sur les 178 blessés, 71 étaient toujours hospitalisés, dont 31 dans un état grave.

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