Des centaines de manifestants italiens ont protesté dimanche à la frontière autrichienne contre l'intention de Vienne de réintroduire des contrôles anti-migrants au col du Brenner (AUT-ITA). Ils se sont heurtés à la police autrichienne, provoquant des bousculades.
Les manifestants, parmi lesquels se trouvaient certains hommes politiques de gauche, portaient des gilets de sauvetage orange en signe de solidarité avec les milliers de migrants venus d'Afrique et d'Asie qui se sont noyés en mer en tentant de traverser la Méditerranée. Ils brandissaient une grande banderole sur laquelle on pouvait lire une inscription voulant dire "Peuples sans frontières".
Ils ont franchi à pied la frontière en brandissant des canots pneumatiques et des pancartes avec l'inscription "réfugiés bienvenue". Ils se sont heurtés à plusieurs centaines de policiers déployés afin de les empêcher de bloquer la route côté autrichien de la frontière.
Après quelques bousculades, la police portant une tenue anti-émeutes a fait usage de matraques et de gaz au poivre pour empêcher des manifestants d'avancer. L'un des manifestants a été brièvement interpellé par la police autrichienne, mais aucun acte de violence sérieux n'a été signalé.
Contrôles accrus
L'Autriche a annoncé ce mois-ci l'instauration de contrôles accrus au col du Brenner à partir du 1er juin si Rome ne prenait pas des mesures pour réduire le nombre de migrants transitant sur son territoire avant de se diriger vers le nord. L'Italie estime que ce projet est contraire au principe de la liberté de circulation, alors que l'Union européenne a fait savoir qu'elle étudiait le dossier.
Le col du Brenner est le point de passage alpin le plus important pour le commerce des marchandises. Si les contrôles sont instaurés, la principale voie de transport entre l'Italie et l'Allemagne, son premier partenaire commercial, s'en trouvera ralentie.
Une manifestation similaire le 3 avril au col du Brenner avait donné lieu à des affrontements plus durs. Deux policiers autrichiens avaient été blessés.