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Des milliers d'Egyptiens dans la rue, 2 morts

Des manifestations pro et anti-Morsi au Caire et à Alexandrie, ont fait deux morts vendredi.

29 juin 2013, 08:23
Les violences intervenaient alors que les adversaires du président ont appelé leurs partisans à une mobilisation monstre dimanche.

Des dizaines de milliers d'Egyptiens ont participé vendredi à des manifestations, notamment au Caire, les uns pour soutenir le président Mohamed Morsi, les autres pour réclamer son départ. Des heurts ont éclaté à Alexandrie. Le bilan est de deux morts, dont un photographe américain de 21 ans, selon la télévision égyptienne.

L'armée avait déployé dans la journée des renforts dans les villes clés du pays pour protéger les établissements vitaux.

Les partisans de M. Morsi ont entamé un rassemblement à durée illimitée sous le slogan "la légitimité (de l'élection de M. Morsi) est une ligne rouge", devant la mosquée Rabaa al-Adawiya de Nasr City, un faubourg du Caire. Ils ont promis de demeurer dans la rue pour défendre la légitimité du président islamiste.

Arborant des drapeaux égyptiens et criant "Dégage", les manifestants anti-Morsi ont rallié, eux, les centaines de personnes qui avaient passé la nuit sur la place Tahrir au Caire. Des rassemblements anti-Morsi étaient aussi organisés dans d'autres secteurs du Caire, dont les quartiers de Shoubra, Sayeda Zeinab et Mohandessine.

Des milliers d'opposants ont aussi défilé à Alexandrie, dans le delta du Nil et à Port-Saïd, sur le canal de Suez. A Alexandrie, deuxième ville du pays, les affrontements ont fait deux morts, dont un photographe américain de 21 ans, a rapporté la télévision d'Etat. Une source médicale a confirmé le décès de ce ressortissant américain "atteint de tirs de chevrotine et transporté à l'hôpital". Des dizaines de blessés ont été dénombrés, selon un haut responsable de la sécurité. L'agence de presse Mena parlait d'environ 70 blessés.

L'ambassade américaine au Caire a annoncé qu'elle enquêtait sur ces informations. La télévision égyptienne a d'abord parlé "d'un photographe-journaliste" mais le chef de la sécurité à Alexandrie, Amine Ezzedine, a indiqué que le jeune homme travaillait au centre culturel américain d'Alexandrie. Un Egyptien a également trouvé la mort dans les heurts d'Alexandrie, selon des sources médicales.

Des colonnes de fumée s'échappaient du siège du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), vitrine politique des Frères, incendié.

Jets de pierres

Les manifestants rivaux se sont lancés des pierres et la télévision égyptienne a montré des images de manifestants courant dans tous les sens dans la région de Sidi Gaber. Des tirs ont été entendus. Des renforts de la police ont été dépêchés pour disperser les manifestants, selon plusieurs témoins.

Le bilan des affrontements qui ont lieu depuis mercredi dans le delta du Nil s'élève quant à lui à 4 morts, ont affirmé vendredi à l'AFP des médecins et un responsable des services de sécurité.

"Le bilan des heurts à Mansoura est passé à trois morts, après que deux personnes ont succombé à des blessures par chevrotine", a indiqué un médecin à l'hôpital international de Mansoura. Une personne avait été tuée et 237 autres blessées mercredi soir lorsque les affrontements avaient éclaté.

Les Frères musulmans, dont est issu le président Morsi, ont affirmé que les trois victimes étaient membres de la puissante confrérie.

Un autre militant a été tué jeudi soir dans le gouvernorat d'ach-Charqiya, aussi dans le Delta, lors d'affrontements violents devant le siège du PLJ.

Ces violences intervenaient alors que les adversaires du président ont appelé leurs partisans à une mobilisation monstre dimanche, jour du premier anniversaire de l'investiture de Mohamed Morsi, pour réclamer son départ de la présidence.

Panique au Caire

En prévision de la mobilisation de dimanche, des entreprises ont annoncé qu'elles seraient fermées ce jour-là qui marque le début de la semaine en Egypte.

Au Caire, des habitants retiraient de l'argent et stockaient de la nourriture, tandis que de longues files d'attente se formaient devant les stations d'essence.

Face aux tensions croissantes, le ministre égyptien de la Défense Abdel Fattah Al-Sissi a déjà prévenu il y a quelques jours que l'armée interviendrait en cas de violences.

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