Des pays des Balkans filtrent désormais les migrants par nationalité. Ils permettent le passage vers l'Europe occidentale aux Irakiens, Syriens et Afghans, mais l'interdisent aux ressortissants de pays exempts de conflit. La décision a provoqué de longues files d'attente à la frontière gréco-macédonienne.
Seuls les réfugiés provenant d'Afghanistan, de Syrie et d'Irak peuvent entrer en Serbie depuis mercredi après-midi, a expliqué jeudi une porte-parole du Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), Melita Sunjic.
La Macédoine voisine filtre aussi les migrants en provenance de Grèce, autorisant uniquement le passage de migrants venant de pays en conflit, a-t-elle dit. Les autorités macédoniennes ont ainsi dressé une liste de pays dont les ressortissants ne peuvent pas franchir la frontière en provenance de Grèce.
Ce sont le Maroc, le Sri Lanka, le Soudan, le Liberia, le Congo et et le Pakistan. Quelque 2000 migrants patientaient depuis le matin pour passer de Grèce en Macédoine, à Gevgelija, ont observé des journalistes.
Le ministre serbe chargé des réfugiés, Aleksandar Vulin a affirmé que les "migrants économiques", c'est-à-dire ceux provenant de pays où il n'y a pas de conflit, ne pouvaient plus entrer dans son pays.
M. Vulin a indiqué que la Croatie voisine, ainsi que la Slovénie, pays qui se trouvent sur l'itinéraire des migrants, ne souhaitaient plus accueillir certains migrants. Il a affirmé que la Serbie ne voulait pas se retrouver avec ces personnes coincées sur son territoire.
Réactions en chaîne
C'est une demande de la Slovénie à la Croatie qui a provoqué ces réactions en chaîne. Zagreb (en Croatie) a refusé une demande slovène d'accepter le retour sur son territoire de 162 migrants que Ljubljana (Slovénie) entendait refouler, car ils ne venaient pas de pays en conflit.
Ces 162 migrants, des Marocains, ont néanmoins été autorisés à poursuivre leur route vers l'Europe de l'Ouest.