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Désaccord franco-russe sur l'avenir de Bachar al-Assad

La présence de Bachar al-Assad dans un gouvernement de transition n'est pas du goût de la France tandis que la Russie considère que ce point est du ressort des syriens.

31 oct. 2012, 18:25
Au centre, de gauche à droite: Serguei Lavrov des Affaires étrangères russes et son homologue Laurent Fabius.

Moscou et Paris ont toujours une "différence d'appréciation" sur la présence du président syrien Bachar al-Assad dans un gouvernement de transition, a déclaré mercredi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Cette déclaration intervient alors que l'opposition syrienne souhaite former un gouvernement en exil.

Le "bain de sang" en Syrie va continuer si les Occidentaux persistent à demander le départ du président syrien Bachar al-Assad, a martelé le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, en visite à Paris.
 
La Russie, alliée indéfectible du régime syrien, s'en tient à un accord conclu à Genève fin juin lors d'une réunion du Groupe d'action sur la Syrie, qui rassemble les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Etats-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne).
 
Cet accord prévoit la création d'un organe de gouvernement transitoire dans lequel le régime syrien et l'opposition seraient représentés.
 
"Le peuple syrien décidera"
 
Insistant sur le fait que, dans le communiqué final adopté à Genève, "on ne parle pas du fait que les dirigeants syriens doivent disparaître, c'est donc le peuple syrien qui décidera du départ de Bachar al-Assad", a répété à Paris M. Lavrov.
 
"Nous avons une différence d'appréciation sur la présence de Bachar al-assad dans un organe de gouvernement transitoire", a pour sa part expliqué à la presse le ministre français après leur rencontre.
 
Le chef de la diplomatie chinoise Yang Jiechi a de son côté demandé aux deux camps d'oeuvrer ensemble à la formation d'un gouvernement de transition. Il s'exprimait à l'occasion d'une rencontre à Pékin avec l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Lakhdar Brahimi.
 
Moscou et Pékin ont bloqué au Conseil de sécurité trois projets de résolution occidentaux condamnant la répression orchestrée par le régime syrien.
 
Ankara demande l'aide à Berlin
 
Plusieurs groupes de l'opposition syrienne ont de leur côté appelé, lors d'une réunion à Silivri, en Turquie, à la formation rapide d'un gouvernement en exil, afin d'améliorer leur représentation et surtout obtenir un meilleur soutien de la communauté internationale.
 
"La conférence s'est accordée sur la nécessité de mettre de côté nos différences idéologiques et de créer un gouvernement en exil. Il prendra la forme d'un gouvernement de transition, afin d'obtenir un meilleur soutien politique de la part des pays arabes et de la communauté internationale à notre révolution", ont indiqué dans un communiqué les participants.
 
Le premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a par ailleurs demandé à Berlin l'aide de l'Allemagne pour faire face au flot de réfugiés syriens qui fuient la guerre civile dans leur pays. Il a précisé que 105'000 Syriens avaient trouvé refuge en Turquie et que 300'000 au total avaient fui leur pays.
 
"Nous avons absolument besoin de l'aide et de l'assistance de l'Allemagne", a-t-il insisté au cours d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel. "Au moment où nous recherchons la paix globale, c'est une catastrophe évidemment et nous devons l'arrêter", a encore souligné le dirigeant.
 
Attentat à Damas
 
Sur le terrain, les violences se sont poursuivies. Au moins huit personnes auraient été tuées et des dizaines blessées dans un attentat à la bombe près d'un hôtel à Sayeda Zeinab, important lieu de pèlerinage chiite au sud-est de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
 
Selon cette organisation, l'aviation syrienne a également bombardé la banlieue est de la capitale, où les rebelles sont solidement retranchés.
 
Des avions auraient également attaqué les localités de Deir Charqi, Maar Chemcha et Maaret al-Noomane, une ville stratégique située sur l'autoroute reliant Damas à Alep, toujours selon cette ONG, basée en Grande-Bretagne et qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales dans les hôpitaux civils et militaires.
 
L'authenticité des informations que fournit cette organisation est toutefois à prendre avec prudence, car les informations ne sont pas vérifiées par des sources indépendantes, en raison des restrictions imposées par les régime à la presse internationale et indépendante.
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