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Désorganisés, les pro-Morsi comptent leurs rangs

Les partisans du président égyptien déchu Mohamed Morsi étaient de nouveau dans la rue ce vendredi, mais de moins en moins nombreux.

23 août 2013, 19:13
Les pro-Morsi étaient encore de sortie au Caire ce vendredi, mais moins nombreux.

Les partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée devaient compter leurs rangs pour un «vendredi des martyrs» en Egypte. Mais seules quelques milliers de personnes manifestaient au Caire, en raison de la désorganisation des Frères musulmans, décimés ou emprisonnés ces derniers jours.

Comme tous les vendredis, ils avaient appelé à des manifestations de «millions» de partisans contre le «coup d'Etat» de l'armée et pour les «martyrs», et annoncé 28 manifestations au Caire.

Mais pas plus de cinq défilés réunissant quelques milliers de manifestants ont été recensés dans la capitale, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Avant le début de la répression de leurs rassemblements à la mi-août, les pro-Morsi mobilisaient des dizaines, voire des centaines de milliers de manifestants dans le pays.

Forces de l'ordre présentes

Aucun affrontement n'a été rapporté au Caire, où les manifestations ont été pacifiques. En revanche, à Tanta, la police a dispersé des manifestants avec des grenades lacrymogènes après des heurts entre les pro et anti-Morsi qui ont fait un tué, selon la police.

Au Caire, certains manifestants brandissaient des portraits de Mohamed Morsi, le président renversé le 3 juillet par l'armée après de gigantesques manifestations de rue. «Non au coup d'Etat», scandait aussi la foule. Les forces de l'ordre surveillaient de près les manifestants.

Près d'un millier de personnes ont péri en huit jours, essentiellement des manifestants pro-Morsi, dans les assauts meurtriers des soldats et policiers contre leurs rassemblements. Quelque 2000 militants et cadres des Frères musulmans ont eux été arrêtés, essentiellement les meneurs et organisateurs des manifestations.

Une centaine de policiers et soldats ont également trouvé la mort dans les pires violences qu'a connues l'Egypte dans son histoire récente.

Arrestation récente

Depuis cinq jours, malgré les appels à manifester, les rassemblements font long feu faute de participants. D'autant que les grandes villes - en particulier Le Caire - sont sous le joug de l'état d'urgence et d'un couvre-feu, avec leurs grands axes bloqués par des chars et des barrages de police.

En dehors des activistes purs et durs qui se sont faits rares, les pro-Morsi ont manifestement peur de descendre dans la rue où le nouveau pouvoir dirigé de facto par l'armée a autorisé les forces de sécurité à ouvrir le feu sur les manifestants hostiles.

Et les Frères musulmans, l'influente confrérie de M. Morsi qui avait remporté haut la main les législatives de 2012 , sont totalement désorganisés. Les rares dirigeants de leur exécutif qui ne sont pas encore derrière les barreaux se terrent.

«Nous ne recevons plus les consignes écrites habituelles pour les manifestations depuis que la plupart de nos chefs ont été arrêtés», explique un cadre local des Frères musulmans, Ahmed, à Menoufia. «Les forces de sécurité sont venues dans ma rue pour me chercher, on sait que nos téléphones sont écoutés, alors on ne les utilise pas», ajoute aussi cet homme qui se cache.

Elections prévues

Outre M. Morsi, détenu au secret par l'armée, accusé notamment de complicité de meurtres et de tortures, les plus hauts dirigeants des Frères musulmans, dont le Guide suprême Mohamed Badie et ses deux adjoints, Khairat al-Chater et Rachad Bayoumi, doivent comparaître à partir de dimanche notamment pour «incitation au meurtre».

Les experts prédisent à la quasi-unanimité un retour progressif de la confrérie à la clandestinité qu'elle a connue la majeure partie de ses 85 ans d'existence. Certains redoutent que les groupes djihadistes et des franges les plus radicales des Frères ne s'orientent ensuite vers le terrorisme.

L'armée, qui a nommé un gouvernement civil intérimaire et promis des élections pour début 2014, s'est appuyée sur des manifestations monstres réclamant le départ de M. Morsi pour justifier son coup de force.

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