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Deux manifestations prévues mardi à Tunis

Femmes et crise politique seront au coeur de deux manifestations mardi à Tunis.

12 août 2013, 17:38
tunisie

L'opposition tunisienne organise mardi à Tunis un rassemblement pour la journée de la femme tunisienne, estimant menacés des acquis uniques dans le monde arabe. Le parti islamiste Ennahda au pouvoir a prévu son propre rassemblement.

Les deux camps espèrent remobiliser les leurs, chacun ayant réussi début août à réunir des dizaines de milliers de leurs partisans. La Tunisie a ensuite connu quatre jours de calme la semaine dernière à l'occasion des fêtes marquant la fin du mois de jeûne de ramadan.

La marche de l'opposition célèbre l'adoption en 1956 du code du statut personnel octroyant aux Tunisiennes des droits sans pareil dans le monde arabe sans pour autant consacrer l'égalité. Elle doit s'achever devant l'Assemblée nationale constituante (ANC) où les détracteurs des islamistes se réunissent jour après jour par centaines.

"Ce ne sera pas une fête mais une marche contre le terrorisme et les tentatives d'Ennahda de s'en prendre aux acquis des femmes. Il y a une volonté politique dans ce but", a martelé Amel Radhouani, de l'association Femmes Libres.

L'opposition accuse Ennahda de laxisme lorsqu'il s'agit de lutter contre les imams appelant à la polygamie et organisant des mariages coutumiers, parfois avec des mineurs. Par ailleurs le projet de Constitution, dont l'adoption est paralysée faute de consensus, ne garantit pas clairement l'égalité des sexes.

Maintien des institutions

Le parti islamiste, qui a démenti à de multiples reprises vouloir s'en prendre aux acquis des Tunisiennes, a prévu son propre rassemblement sur l'avenue Habib Bourguiba de Tunis, haut lieu de la révolution de 2011.

Ennahda appelle à cette manifestation sous le slogan "les femmes de Tunisie, piliers de la transition démocratique et de l'unité nationale". Ce thème rappelle la position des islamistes qui insistent, face à la crise actuelle, sur un maintien des "institutions transitoires" issues d'élections en octobre 2011 et toujours en place faute de consensus sur la Constitution.

Pas d'issue en vue

Sur le terrain politique, aucune issue à la crise politique ne semblait se dessiner. Malgré l'annonce du gel des travaux de l'ANC par son président le 6 août pour forcer islamistes et opposants au dialogue, aucun calendrier de négociations n'a été annoncé.

Une rencontre était néanmoins prévue lundi entre le secrétaire général du puissant syndicat UGTT, Houcine Abassi, et le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi. L'heure et le lieu de la réunion sont toutefois tenus secrets.

Le groupe parlementaire d'Ennahda a demandé lundi que l'ANC reprenne ses travaux dès mercredi, dénonçant la décision "illégale" de geler ses activités en raison de la crise politique.

Par ailleurs, l'armée tunisienne a effectué lundi plusieurs raids aériens contre les islamistes retranchés dans le Mont Chaambi, ont rapporté des témoins et une source militaire. L'armée combat des djihadistes dans cette région depuis décembre dernier.

Selon la même source militaire, l'armée a tué dimanche "plusieurs" activistes et en a arrêté quatre autres au total.

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