Le nouvel homme fort du Burkina Faso, Isaac Zida, devait poursuivre lundi ses consultations avec les forces politiques du pays à Ouagadougou. La situation était calme en début de matinée dans la capitale, après l'intervention la veille de l'armée contre les manifestants.
Le lieutenant-colonel Isaac Zida devait rencontrer à 10h00 des représentants du corps diplomatique au ministère des Affaires étrangères. Les chefs de l'opposition devaient se concerter en milieu de journée au siège du parti de leur chef de file, Zéphirin Diabré.
Dans les rues de Ouagadougou, la circulation avait repris normalement lundi matin, avec l'habituel ballet de mobylettes, et les commerces étaient ouverts. Les banques, fermées depuis plusieurs jours en raison des événements, devaient aussi rouvrir.
Un mort dimanche
Dimanche, l'armée était intervenue, en tirant des grenades lacrymogènes et des coups de feu vers le ciel pour chasser des milliers de manifestants. Ils s'étaient rassemblés à l'appel de l'opposition sur la place de la Nation, symbole du mouvement anti-Compaoré depuis une semaine.
Une partie d'entre eux avait envahi la télévision nationale RTB. Un jeune homme a été tué à la RTB, les militaires évoquant une balle perdue.
L'ex-président Blaise Compaoré a été poussé à la démission et la fuite vendredi par une insurrection populaire après 27 ans au pouvoir. La haute hiérarchie militaire a placé à la tête du pays l'officier Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle. Mais l'opposition, la société civile et la population réclament un pouvoir civil.