La Suisse veut étudier la possibilité de redémarrer des programmes de développement en Erythrée, annonce mercredi le Conseil fédéral. Berne qui s'engage déjà dans le pays avec des projets ciblés veut libérer jusqu'à 2 millions de francs par an dans des actions pilotes visant surtout à créer des emplois et à former les jeunes.
Les raisons ayant mené à la fermeture du bureau de la Direction du développement et de la coopération (DDC) en Erythrée en 2006 ne donnent pas de signes durables d'amélioration. Asmara ne montre pas de volonté claire de coopération, rappelle le gouvernement dans le rapport exigé par le Conseil national.
La Suisse va donc continuer dans le soutien de quelques projets ciblés en Erythrée avec un budget limité. Le gouvernement y voit un pas afin d'encourager le démarrage d'un véritable processus. Il permettra de vérifier la disposition du gouvernement érythréen à établir avec la Suisse un partenariat basé sur un réel dialogue visant notamment à améliorer la situation des droits de l'homme dans ce pays.
Le Département des affaires étrangères veut également tester la volonté de l'Erythrée à créer des conditions pouvant ouvrir la voie à un programme de développement plus important. L'amélioration par étapes visée nécessite des efforts des deux côtés, côté suisse par les contributions au développement, côté érythréen, par des améliorations en matière de droits de l'homme, de prise en compte des enjeux migratoires et de développement économique.
La Suisse suit la situation en Erythrée en permanence et réévalue continuellement sa pratique en matière d'asile et de renvoi. L'Erythrée est depuis une dizaine d'années un des principaux pays de provenance des requérants d'asile.