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Dizaines de milliers de manifestants contre l'austérité en Europe

Des dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues mercredi à travers l'Europe, pour une journée de mobilisation contre l'austérité, le chômage et la précarité. Quelques incidents ont eu lieu en Espagne et en Italie.

14 nov. 2012, 19:10
Workers from Telefonica phone company take part in a demonstration blocking the traffic and protesting against the unjustified dismissals at their company ahead of a general strike in Barcelona Spain, Tuesday, Nov. 13, 2012. Spain's main trade unions will stage a general strike, coinciding with similar work stoppages in Portugal and Greece, to protest government-imposed austerity measures and labor reforms. The strike will be the second in Spain this year. The masks reads in Spanish: "I am a profitable person". (AP Photo/Emilio Morenatti)

A Madrid, la police anti-émeutes a dispersé à coups de matraques, tirant en l'air des balles en caoutchouc, des centaines de manifestants, lors d'une grève générale convoquée par les syndicats espagnols sous le slogan: "Ils nous privent de notre avenir, il y a des coupables, il y a des solutions".

En Italie, un policier a été grièvement blessé à Turin et cinq autres plus légèrement à Milan dans des heurts en marge des manifestations.

Un arrêt de travail de quatre heures était observé dans ce pays, tout comme en Grèce. Le Portugal vivait lui aussi une grève générale.

La participation à ces défilés restait limitée en début de soirée: 5000 manifestants à Athènes selon la police, quelques milliers à Lisbonne criant "dehors, dehors, la faim, la misère et le FMI", quelques milliers d'autres en Italie, à Turin, Rome et Milan, ainsi qu'en France et en Allemagne.

Soirée agitée en perspective

En Espagne, où 82 personnes ont été interpellées et 34 blessées dans des incidents isolés, les principaux défilés étaient attendus en soirée, à Madrid notamment avec une manifestation syndicale et une autre du mouvement des indignés.

L'Espagne, quatrième économie de la zone euro, étranglée par un chômage qui frappe un quart des actifs, a vécu au ralenti pour cette deuxième grève générale depuis l'arrivée au pouvoir, il y a près d'un an, du gouvernement conservateur de Mariano Rajoy.

Le Portugal lui aussi tournait au ralenti, avec les trains et métros à l'arrêt et de nombreux avions cloués au sol, lors de cette journée de protestation contre les mesures d'austérité du gouvernement de centre-droit.

"La 'troïka' dehors", clamaient des affiches réclamant le départ des créanciers du Portugal qui évaluent actuellement les mesures d'austérité mises en oeuvre par le gouvernement en échange de l'aide internationale de 78 milliards d'euros, accordée au pays en mai 2011.

Relayant l'appel de la Confédération européenne des syndicats, cinq organisations françaises - CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa - ont organisé des manifestations dans toute la France "pour l'emploi, la solidarité en Europe et contre l'austérité", mot d'ordre fédérateur de toutes les banderoles. Plusieurs milliers de personnes se sont mobilisées.

Espagne ménagée

Le Fonds monétaire international a lui-même averti récemment que les politiques d'austérité risquaient de devenir "politiquement et socialement intenables".

Le G20 a donc subtilement adapté son message. S'il réaffirme les intentions de Toronto, il insiste désormais sur les objectifs "à moyen terme" et recommande un "rythme" de consolidation budgétaire "approprié pour soutenir la reprise".

Mercredi, le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn a maintenu le cap, affirmant que la Commission ne demanderait pas d'efforts supplémentaires à l'Espagne pour la période 2012-2013, même si ce pays fait partie de la liste de ceux qui ne seront pas en mesure de respecter leurs promesses budgétaires.

Concernant la Grèce, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a dit mercredi souhaiter une "véritable solution" à l'endettement astronomique du pays, et non "une solution au rabais".

Syndicats suisses solidaires

Les syndicats suisses se sont montrés solidaires mercredi avec les grèves contre l'austérité menées dans plusieurs pays européens. Des actions ont été organisées devant plusieurs consulats et devant la représentation de l'Union européenne (UE) à Berne.

Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi protesté devant la représentation de l'UE, à l'appel du syndicat Unia. La politique d'austérité de l'UE mène dans une impasse, a dit Andreas Rieger, coprésident d'Unia.

Quant à l'Union syndicale suisse (USS), elle a adressé une missive au président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ainsi qu'au président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, pour leur demander de "renoncer à une politique d'austérité qui est un échec".

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