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Doha: un défi unique pour regarder le présent et l'avenir du climat

La 18e conférence de l'ONU sur le changement climatique s'est ouverte lundi à Doha, au Qatar. 190 pays y sont représentés.

26 nov. 2012, 16:00
La conférence de Doha doit se poursuivre jusqu'au 7 décembre.

 

Les représentants de plus de 190 pays se sont réunis lundi à Doha pour l'ouverture de la 18e conférence de l'ONU sur le changement climatique. Ce grand rendez-vous annuel devra décider de l'avenir du protocole de Kyoto et esquisser les bases d'un vaste accord prévu en 2015.
 
Les signaux d'alerte et appels urgents se sont multipliés à l'ouverture de la conférence organisée par le Qatar, champion du monde des émissions de gaz à effet de serre par habitant. "Nous avons de moins en moins de temps" pour parvenir à contenir le réchauffement à +2 degrés, a déclaré la responsable de l'ONU pour le climat, Christiana Figueres.
 
"La fenêtre d'opportunité se ferme rapidement parce que le rythme et l'ampleur des actions" engagés pour réduire les émissions de gaz à effet de serre "ne sont simplement pas au niveau où ils devraient être", a-t-elle averti.
 
Le thermomètre de la planète se dirige actuellement vers une hausse de 3 à 5 degrés au cours du siècle, et non de 2 degrés, l'objectif de la communauté internationale et seuil au-delà duquel le système climatique risquerait de s'emballer, avec des effets incontrôlables.
 
Portée symbolique
 
La signature d'une seconde période d'engagement de Kyoto, après l'expiration de la première fin 2012, est l'un des grands dossiers attendus à Doha, même si sa portée sera essentiellement symbolique. Son principe a été acté à Durban, en Afrique du Sud, fin 2011.
 
Mais Kyoto 2 ne devrait plus porter que sur 15% des émissions de gaz à effet de serre globales, celles de l'Union européenne et de l'Australie. En effet, le Canada, la Russie et le Japon ne veulent plus participer et les Etats-Unis n'ont jamais ratifié le traité.
 
Les pays en développement, néanmoins, tiennent particulièrement au prolongement du seul texte contraignant qui engage les pays industrialisés à réduire leurs gaz à effet de serre, au nom de leur "responsabilité historique" dans le dérèglement climatique.
 
"Le protocole de Kyoto est notre seule assurance que des mesures seront prises", a déclaré l'Alliance des petits Etats insulaires et les Pays les moins avancées. "Mais pour l'heure, les engagements pris sont loin de répondre aux impératifs", poursuit-elle.
 
L'UE entend réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020 par rapport à 1990. "Nous sommes toujours prêts à accroître cet objectif à 30% si les grandes économies font un effort", a déclaré le négociateur en chef de l'UE, Artur Runge-Metzger.
 
Accord universel
 
Parallèlement, les 190 pays présents à Doha devront commencer à "marcher vers un accord universel, qui doit être adopté en 2015", a précisé Christiana Figueres. Devant entrer en vigueur en 2020, pour prendre le relais de Kyoto 2, il engagerait cette fois-ci tous les pays, dont la Chine premier pollueur mondial, répartissant entre eux les efforts pour limiter le réchauffement.
 
"Ce nouvel accord doit être construit pour le monde de 2020 et au-delà, et non celui de 1997 (signature du protocole de Kyoto), un monde avec de nouveaux acteurs décisifs sur la scène climatique globale", a souligné le négociateur américain, Jonathan Pershing, lors de la plénière d'ouverture.
 
Les Etats-Unis insistent pour que la Chine soit tenue à des engagements équivalents à ceux des pays industrialisés, et ne soit plus seulement regardée comme un pays en développement, non astreint aux mêmes exigences.
 
La conférence de Doha doit se poursuivre jusqu'au 7 décembre. Le 4, les négociateurs seront rejoints par plus de 100 ministres, dont la ministre helvétique de l'Environnement Doris Leuthard à la tête d'une délégation de 23 personnes, pour conclure un accord. Ce qui serait une nouvelle étape dans le laborieux processus de négociations lancé en 1995.
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