Au lendemain du déraillement d'une rame du métro de Moscou qui a causé la mort mardi d'au moins 21 personnes, la presse russe demande l'ouverture d'une enquête "transparente". Le comité d'enquête a par ailleurs annoncé l'interpellation de deux contremaîtres suspectés d'avoir violé les normes de sécurité.
"Il s'agit de l'accident le plus grave jamais survenu dans le métro moscovite. C'est une tragédie qui doit rester dans nos mémoires. Il faut un audit transparent et complet sur le système de transport de la capitale", exige ainsi le quotidien "Vedomosti".
"Si l'enquête n'est pas équitable et si elle rejette la responsabilité sur le conducteur ou sur un autre bouc émissaire", les autorités risquent de provoquer la colère des habitants de Moscou, prévient de son côté le site Gazeta.ru. Celui-ci dénonce "les équipements vieillots, les économies faites sur la sécurité et une mise à niveau technologique en retard".
Le métro moscovite est devenu une "fatalité pour quasi tous les habitants de la capitale", conclut Gazeta.ru. Tandis que "Vedomosti" dénonce la centralisation "démesurée" de la capitale, qui provoque chaque jour des flux de passagers trop importants dans le métro.
Deux suspects
"Les enquêteurs ont interpellé deux suspects pour violation des normes de sécurité dans les transports", a pour sa part indiqué mercredi matin le principal organe chargé des investigations criminelles en Russie. Il s'agit d'un contremaître et de son assistant, a précisé le comité d'enquête.
Selon les premières investigations, à partir de mai dernier, des travaux préparatoires avaient été lancés afin d'installer un nouveau système d'aiguillage sur le tronçon entre les stations Park Pobedy et Slavianskï Boulevard, soit le tronçon où s'est produit la catastrophe mardi matin à l'heure de pointe.
Les deux contremaîtres "ont été directement impliqués dans ces travaux et dans le suivi de leur mise en oeuvre", a ajouté le comité. Or, ces travaux n'ont pas été menés correctement, a estimé cette même source.
Inculpés "au plus vite"
Les deux hommes ont déjà été interrogés, selon le comité d'enquête, ajoutant qu'ils seront inculpés "au plus vite". Le président russe Vladimir Poutine avait demandé dès mardi l'ouverture d'une enquête criminelle pour établir les circonstances de cette tragédie.
Lorsque l'enquête aura révélé les causes exactes de l'accident, "ceux qui sont coupables devront s'attendre non seulement à être renvoyés, mais aussi à des poursuites judiciaires", avait de son côté d'ores et déjà promis le maire de Moscou, Sergueï Sobianine.