Après le drame de Sierre mardi dernier, l’Ambassadeur de Suisse en Belgique, Bénédict de Cerjat, est venu en Valais pour soutenir et accompagner les autorités et les familles. Il revient sur son vécu et sur les funérailles qui se dérouleront mercredi et jeudi en Belgique.
Comment avez-vous vécu cette semaine depuis l’accident il y a une semaine?
Cette semaine a été intense en émotions et en travail, mais l’essentiel de l’émotion et du travail a été bien ressentie en Valais. Ici à l’ambassade, nous sommes venus en soutien et en accompagnement. Nous avons dû nous occuper des contacts, adapter notre site web pour les téléphones d’urgences et pour avoir un centre de crise. Et puis, il a fallu également faire un travail de transmission des messages de condoléances des autorités suisses aux autorités belges. Je suis aussi allé signer les livres de condoléances, dont le livre qui se trouve au Parlement belge. La Belgique connaît une immense vague de tristesse. Mais ce qui m’a le plus surpris, c’est l’immense gratitude pour la Suisse et le Valais en particulier, pour les secouristes, les hôpitaux, la police et les pompiers. Les Belges ont compris que c’était une réaction très sincère.
Après l’accident, je suis venu avec le Premier ministre belge en Valais. Je suis arrivé à Genève, puis je suis venu à Sion et ensuite nous sommes allés à Sierre. Le plus difficile a été de rencontrer les parents quand ils ne savaient pas encore le sort de leurs enfants, quelques heures après l’accident.
Comment appréhendez-vous la cérémonie de mercredi à Lommel et celle de jeudi à Louvain ?
J’ai participé à des séances de préparation des obsèques vendredi dernier. Nous avons préparé l’arrivée d’Eveline Widmer-Schlumpf, la présidente de la Confédération. Elle était déjà à Bruxelles mardi. Elle a réitéré ses condoléances. J’ai accompagné le conseiller fédéral Didier Burkhalter auprès du Ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders.
La présence de la délégation valaisanne est importante pour ces funérailles ?
La présence de cette délégation a été souhaitée par les interlocuteurs que j’ai eus, comme par exemple, les maires de Louvain et de Lommel. Ils tenaient à leur présence mercredi et jeudi.
Je suis content que le président du Gouvernement valaisan, Jacques Melly, et la vice-présidente, Esther Waeber-Kalbermatten, ainsi que les sauveteurs, la police et les pompiers soient présents. Cette délégation sera présente jusqu’à jeudi soir.
Comment vont se passer les obsèques, ce sera sans doute un moment difficile ?
Ça va être une journée difficile. Ces familles sont très choquées. Et pour certaines, cette célébration ne sera pas facile. Perdre un enfant est vraiment quelque chose de terrible. Et là, être mis sur le devant de la scène, avoir des personnalités qui veulent venir leur serrer la main, ce sera très difficile.
Je pense que c’est important que la Suisse soit présente, mais dignement, sans tirer la couverture à nous. Eveline Widmer-Schlumpf ne fera pas de discours. Nous aurons une attitude très discrète.