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Drame de Sierre: l'émotion est encore palpable dans les rues d'Herverlee

Découvrez le reportage de notre journaliste sur place à Heverlee en Belgique, trois mois après l'accident de car à Sierre.

15 juin 2012, 13:13
Trois mois après l'accident, la vie semble avoir repris le dessus pour ces deux fillettes d'Heverlee.

Ils s’appelaient Sebastian, Clara, Bavo, Sarah, Victor, Sonya et Joaquin. Ils avaient onze et douze ans, fréquentaient la petite école primaire catholique d’Heverlee, dans la banlieue de Louvain. Ils ne sont jamais revenus de leur séjour en Suisse en mars dernier. Leur instituteur («Meester Frank») et leur monitrice de ski non plus. Tous décédés dans l’accident de Sierre.

Mais le petit Simon, lui, a retrouvé le chemin de l’école. Son père Johan confie que «reprendre la vie normale n’est pas évident»et que «les soucis de la vie quotidienne n’ont plus beaucoup d’importance». Ces familles, meurtries, bénéficient d’un suivi psychologique pour une période de douze mois. Toutes restent en contact. Car «pour les parents des victimes, la mémoire de leurs enfants continue à vivre en nos enfants». Un infirmier de l’hôpital universitaire Gasthuisberg de Louvain confirme. «Les rescapés apportent beaucoup aux familles en deuil, simplement en étant là.»

Silence et respect

Aujourd’hui dans la rue Sint Lambertus, là où s’amassaient fleurs, dessins et bougies il y a trois mois, reste un seul dessin délavé scotché à une borne. Sur le mur de briques rouges de l’établissement scolaire, on peut lire deux phrases, en flamand:

«Quand quelqu’un te manque, un mot ou un geste fait du bien. Par ce moyen nous vous remercions pour vos signes de compassion envers notre communauté.»C’est tout. Une classe sort par la petite porte bleue, sur le côté. Le professeur annonce simplement: «Nous nous sommes mis d’accord pour ne pas nous exprimer à ce sujet, contactez la direction.»Une direction qui elle se mure dans le silence et n’hésite pas à appeler la police dès qu’un photographe ou un journaliste rode aux alentours, «par respect pour les familles». Un peu plus loin justement, deux agents sont occupés à dresser des PV. «La vie continue», semble s’excuser l’un deux. Mais le traumatisme reste. Un de leurs collègues a perdu un fils dans l’accident. Depuis, il n’a pas remis son uniforme. «On y pense constamment».

Sur le plaine de jeu, dans les commerces et bistrots de cette localité de quelque 20'000 habitants., on connaît les familles, on se souvient de ces enfants. L’émotion est palpable.

«Même si la vie reprend le dessus, personne ne peut rester indifférent à une telle tragédie», confie Louis Tobback, bourgmestre de la ville de Louvain, dont Heverlee est un quartier. Educatrice dans la région de Bruxelles, Sœur Doris Nolf constate que les comportements ont changé. «Avant, aucun parent n’aurait demandé à un chauffeur de bus de se montrer prudent. Aujourd’hui, c’est le cas.»Tous attendent les premiers résultats de l’enquête avec impatience, non pas pour y trouver des coupables, mais pour comprendre ce qu’il s’est passé dans ce maudit tunnel, à 800 kilomètres de là.

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