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Il y a 75 ans, le chimiste suisse Albert Hofmann vivait le premier "trip" au LSD

Le LSD a été découvert il y a 75 ans par le chimiste suisse Albert Hofmann, qui a vécu le premier "trip" à l'acide de l'histoire sans le vouloir. Retour sur le parcours de cette substance à travers les décennies.

16 avr. 2018, 13:44
Alors qu'il manipulait du LSD, une goutte tombe sur sa main. D'étonnantes sensations envahissent Albert Hofmann: angoisse, vertige, visions surnaturelles, bonheur et gratitude.

Le LSD aura 75 ans lundi. C'est le 16 avril 1943 à Bâle que le chimiste suisse Albert Hofmann a découvert les effets hallucinogènes de cette substance indissociable du mouvement psychédélique des années 1960.

Albert Hofmann, né à Baden (AG) en 1906, étudiait les alcaloïdes de l'ergot de seigle dans les laboratoires pharmaceutiques du groupe Sandoz lorsqu'il a découvert en 1938 un 25e composé, le diéthylamide de l'acide lysergique. En abrégé, LSD 25.

Les tests sur les animaux ne semblaient alors rien donner. Médecins et pharmacologues ont délaissé la substance. Albert Hofmann était pourtant persuadé que le LSD pouvait avoir des propriétés intéressantes.

Premier trip d'acide

Le 16 avril 1943, c'est le premier trip d'acide pour le chimiste. Alors qu'il manipulait du LSD, une goutte tombe sur sa main. D'étonnantes sensations envahissent Albert Hofmann: angoisse, vertige, visions surnaturelles, bonheur et gratitude.

Trois jours plus tard, il teste une nouvelle fois la substance. Les effets sont similaires. A cette époque, Albert Hofmann n'imagine pas que sa découverte sera glorifiée par des millions de personnes, écrira-t-il par la suite dans son livre "LSD - Mon enfant terrible".

 

 

Le chimiste destinait avant tout sa découverte à des utilisations en psychiatrie ou en neurologie. Sandoz a produit du LSD 25 en dragées et en ampoules pour le corps médical entre 1947 et 1966.

Aide efficace

L'Université de Zurich effectue une première expérience sur l'homme et publie un rapport en 1947. Le LSD est considéré comme une aide efficace pour le thérapeute: il met en évidence les problèmes des patients, alors qu'un tranquillisant les occulte.

Les expériences se sont multipliées. Le LSD a notamment été testé pour désintoxiquer les alcooliques. Des cancéreux sans espoir de guérison en ont ingurgité: l'acide a bouleversé leur attitude face à la mort et à leur destin.

 

 

Les médias ont alors commencé à s'intéresser à cette substance et à ses effets. A la fin des années 1950 et au début des années 1960, le LSD est la drogue numéro un, surtout aux Etats-Unis. L'armée américaine teste la substance sur des soldats.

Un monde nouveau

Les artistes expérimentent à leur tour. Ils découvrent un monde nouveau et intérieur qui influence leur production: l'art psychédélique est né. Un auteur écrit à l'époque: "Le LSD est le Christ du 20e siècle sous forme chimique".

Au début des années 1960 à San Francisco, on organisait des "Acid Tests". Ces soirées réunissaient des artistes et musiciens de la génération hippie et "flower power" comme les Grateful Dead, Jefferson Airplane ou encore Santana.

Le LSD a même eu son apôtre, Timothy Leary, psychologue à l'Université Harvard et gourou de la génération hippie, décédé en 1996 à l'âge de 75 ans. L'expression "Timothy Leary tickets" était utilisée pour désigner les petits carrés de buvard imbibés de LSD.

En 1963, le brevet de fabrication du LSD arrive à échéance. La substance est placée sur la liste des stupéfiants interdits aux Etats-Unis en 1966. Sandoz arrête la production la même année.

La consommation non médicale ne cesse pas pour autant, mais elle devient marginale. D'autres drogues apparaissent. Par la suite, le LSD connaît un regain de popularité dans les années 1990 avec l'apparition des "raves" où il côtoie l'ecstasy.

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