BFM TV s'est procuré les images des caméras de l'hôtel depuis la sortie de Dominique Strauss-Kahn de l'hôtel à 12h27 (heure de New York) jusqu'à l'arrivée de la police à 14h10, le 14 mai.
Sur ces images, DSK sort d'abord calmement de l'ascenseur du Sofitel, se dirige vers la réception, paie sa note, sort du hall avant de monter dans un taxi. M. Strauss-Kahn est visiblement peu pressé.
Dans une seconde séquence, la femme de chambre Nafissatou Diallo est prise en charge par des agents du Sofitel. Elle mime pour eux la scène de l'agression.
Une scène a lieu dans un couloir du Sofitel face à un local de sécurité: un agent de l'hôtel, Adrian Branch, téléphone à la police pour les prévenir qu'une employée affirme avoir été victime d'une «agression sexuelle», selon un enregistrement sonore diffusé par BFM TV et le récit qu'en fait le quotidien «Le Monde» dans son édition datée de vendredi.
Danse
La chaîne de télévision a ensuite diffusé la fameuse séance de congratulations entre deux des agents du Sofitel. Brian Yearwood, présenté comme l'ingénieur en chef du Sofitel et Derrik May un autre employé, seuls dans un local, se frappent dans les mains et s'étreignent. M. May commence alors à danser.
Cette scène n'a pas duré trois minutes, mais 13 secondes, a indiqué mercredi le bimensuel «New York Review of books» (NYRB). La NYRB a publié sur son site internet un correctif à l'article du journaliste Edward Jay Epstein, qui avait mentionné cette danse dans un article publié fin novembre et en avait fait un des éléments qui avaient relancé la théorie du complot contre DSK.
Le journaliste, qui a été le premier à voir ces vidéos, reconnaît avoir fait une erreur mais il maintient qu'il y a eu des «bizarreries». Le Sofitel a évoqué une joie sans rapport avec ce fait, par exemple due à l'annonce d'un résultat sportif.
Dans un communiqué publié jeudi à New York, les avocats de Nafissatou Diallo estiment que ces images prouvent au contraire qu'il n'y a pas de complot et que les gestes faits par leur cliente renforcent leur thèse d'une «attaque sexuelle brutale».
Dans ces vidéos, Nafissatou Diallo «mime devant sa supérieure et des agents de sécurité comment il (DSK) l'a poussée dans le couloir de sa suite» de l'hôtel, soulignent les avocats. «Aucune théorie du complot infondée ne change rien à ce fait très important», en concluent Douglas Wigdor et Kenneth Thompson dans un communiqué.
Un des avocats de DSK a lui souligné le manque de preuves quant à l'existence d'un éventuel complot visant son client. «Je n'ai pas la preuve qu'il y a un complot, je n'ai aucune preuve qu'il y a un complot», a dit sur Europe 1 Henri Leclerc, qui dénonce les «vérités partielles» distillées dans la presse.