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Ebola: l'ONU et MSF, pessimistes, s'attendent à une flambée au Liberia

L'ONU et Médecins Sans Frontières s'attendent à une nouvelle flambée de l'épidémie d'Ebola au Liberia. Des cas ont été recensés dans la dernière région épargnée du pays. Les spécialistes s'attendent à une lutte de plusieurs mois.

23 août 2014, 08:48
Au Liberia, la peur se lit sur les visages de ces habitants du bidonville de West Point, mis en quarantaine par le  gouvernement.

L'ONU et Médecins Sans Frontières (MSF) se préparaient vendredi au risque d'une nouvelle flambée de l'épidémie d'Ebola au Liberia. Le virus s'est désormais propagé à l'ensemble du territoire.

Le centre récemment installé par MSF à Monrovia, la capitale du Liberia, est toujours en cours d'agrandissement, pour quasiment quadrupler sa capacité dans les dix prochains jours, de 120 à 400 lits, ont constaté les correspondants de l'AFP.

"C'est une situation sans précédent", a déclaré le directeur adjoint de l'OMS pour la sécurité sanitaire, Keiji Fukuda, au cours d'une conférence de presse au siège de la Mission des Nations unies au Liberia (Minul). "Nous n'avons pas connu d'épidémie d'Ebola se propageant dans les villes, les zones rurales, si rapidement, et sur une telle étendue géographique", a-t-il insisté.

"Cela ne va pas s'inverser du jour au lendemain, cela ne va pas être facile. Nous nous attendons à plusieurs mois de travail acharné, plusieurs mois à nous débattre avec cette épidémie", a prévenu le responsable de l'OMS.

Le coordinateur de l'ONU contre l'épidémie, le Dr David Nabarro, qui participait également à la conférence de presse, a indiqué jeudi se fixer pour objectif de mettre les structures sanitaires en état de "pouvoir affronter si nécessaire une flambée" supplémentaire, au début de sa tournée dans les quatre pays touchés (Liberia, Guinée, Sierra Leone, Nigeria).

Cas dans le sud-est libérien

Au Liberia, des cas ont été découverts dans la seule région jusqu'alors épargnée, le sud-est du pays, près de la frontière avec la Côte d'Ivoire.

Le secrétaire général du syndicat des services de santé, George Williams, a fait état de "deux morts à Gbokon-jelee", une ville qui attire de nombreux marchands d'or de tout le Liberia et même de Côte d'Ivoire.

"Les systèmes de santé des principaux pays touchés étaient faibles avant le déclenchement de l'épidémie. Maintenant, ils sont submergés", a affirmé la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU pour le Liberia, Karin Landgren, relevant le manque de matériel d'hygiène et de protection.

En Sierra Leone, le Parlement a adopté en urgence une loi punissant d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à deux ans quiconque "cache un patient contaminé par Ebola ou d'autres maladies contagieuses de même nature".

"Nous sommes consternés par la lenteur de la réaction de certains de nos partenaires de développement, et l'abandon et l'isolement imposé par ceux que nous considérions comme nos meilleurs amis au niveau sous-régional, régional et mondial", a déclaré le chef de la majorité parlementaire, Ibrahim Bundu. Il faisait allusion à la fermeture des frontières par plusieurs pays africains, dont le Sénégal et l'Afrique du Sud.

Vendredi soir, le Gabon a lui aussi suspendu les liaisons aériennes et maritimes en provenance des pays affectés par l'épidémie. Il a indiqué qu'il délivrerait les visas "au cas par cas" aux voyageurs venant de ces pays.

Nouveaux cas au Nigeria

Le Nigeria, le moins affecté, avec cinq morts pour 16 cas, a néanmoins annoncé deux nouveaux cas, les "deux premiers de contamination secondaire", les épouses d'hommes ayant été en contact avec le fonctionnaire libérien qui a introduit le virus dans le pays le plus peuplé d'Afrique.

Une nouvelle inquiétude est alimentée par la République démocratique du Congo (RDC), dans la même province de l'Equateur où le virus Ebola a été découvert pour la première fois en 1976. Le gouvernement y a annoncé jeudi la mort de 13 personnes, victimes d'une "fièvre hémorragique d'origine indéterminée" depuis le 11 août.

Mais l'OMS et Médecins sans frontières (MSF) ont averti vendredi qu'il était encore trop tôt pour parler de fièvre hémorragique. Cette épidémie sans précédent dans l'histoire d'Ebola a déjà fait au moins 1427 morts, dont 624 au Liberia, 406 en Guinée et 392 en Sierra Leone, selon le dernier bilan de l'OMS.

L'OMS travaille à une "feuille de route" face à l'épidémie d'Ebola. "C'est un document qui détaille la stratégie de l'OMS et des partenaires de santé pour les 6 à 9 mois qui viennent", a expliqué une porte-parole de l'OMS à Genève, Fadela Chaïb.

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