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Ebola: les personnels de santé sont en grève au Liberia

Les soignants mobilisés pour lutter contre l'épidémie d'Ebola se sont mis en grève lundi au Liberia. Ils réclament le versement des rémunérations promises.

14 oct. 2014, 06:41
Les personnels de santé sont très exposés au virus.

Les personnels de santé étaient appelés à la grève lundi au Liberia pour le versement des rémunérations promises en raison de l'épidémie d'Ebola. Le virus frappe durement les soignants, comme le montrent les deux premières contaminations hors d'Afrique, aux Etats-Unis et en Espagne.

Le mouvement de protestation, amorcé la semaine dernière par une grève perlée à la clinique Island de Monrovia, débordée dès son ouverture le 21 septembre, semblait plutôt suivi dans la capitale, selon les témoignages du personnel et de patients.

"Personne ne s'occupe de nous", a témoigné un patient de cette clinique sur une radio locale. "La nuit dernière, plusieurs malades sont morts. Ceux qui peuvent marcher veulent s'échapper en escaladant la barrière", a-t-il ajouté.

Pas des "ennemis"

"Les personnels de santé à travers le pays ont rendu leur tablier comme nous leur avons demandé de le faire", a déclaré le président du syndicat du secteur, Joseph Tamba. Il a expliqué que les revendications portaient notamment sur la titularisation d'employés sans contrat.

Si la présidente Ellen Johnson Sirleaf "nous dit simplement: 'Il n'y a pas d'argent pour vous', nous en discuterons. Nous ne souhaitons pas une confrontation avec elle", a-t-il assuré, accusant le gouvernement de traiter les grévistes "en ennemis".

S'agissant de la clinique Island, administrée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le mouvement a été déclenché par le versement de salaires inférieurs d'un tiers à la moitié aux montants prévus, a indiqué le syndicaliste.

Inquiétudes de l'OMS

En première ligne face à l'épidémie, les soignants ont enregistré 201 contaminations au Liberia, où 95 en sont morts (un peu moins de 5% du total), selon le dernier bilan de l'OMS. Face à l'ampleur de la tâche, le chef de la Mission de l'ONU pour la lutte contre Ebola (UNMEER), Anthony Banbury a appelé à "l'aide de plus de pays, de leurs militaires, de leurs civils, de leurs personnels de santé".

La directrice de l'OMS Margaret Chan a confié n'avoir "jamais vu une crise de santé menacer la survie même de sociétés et de gouvernements dans des pays déjà très pauvres", selon un discours prononcé en son nom par un responsable de l'organisation.

Défaillance aux Etats-Unis

Aux Etats-Unis, les autorités sanitaires incriminaient une défaillance dans l'application des mesures de protection pour expliquer la première contamination sur le sol américain. Celle d'une soignante de l'hôpital de Dallas, au Texas, où a été accueilli le premier malade déclaré dans le pays.

La soignante faisait partie de l'équipe qui a traité ce patient libérien, de son admission le 28 septembre à son décès le 4 octobre. Elle se trouvait dimanche dans un "état stable", présentant de "légers symptômes" et une "faible fièvre", selon des sources médicales.

L'intéressée a assuré avoir respecté les consignes et l'hôpital a souligné qu'elle portait l'équipement (masque, gants, tenue de protection) recommandé par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Il s'agit de la deuxième contamination hors d'Afrique, après celle d'une aide-soignante espagnole qui a traité à Madrid un missionnaire mourant rapatrié de Sierra Leone, Teresa Romero, dans un état "grave mais stable".

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