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Ebola: trouver des soignants, le défi de l'OMS

250 soignants sont déjà morts du virus Ebola. Pour l'Organisation mondiale de la santé, trouver du personnel pour combattre l'épidémie est devenu un enjeu majeur.

23 oct. 2014, 18:57
Le personnel soignant paie lui aussi un lourd tribut à l'épidémie d'Ebola.

Trouver du personnel pour combattre le virus Ebola en Afrique de l'Ouest est "un défi majeur", a souligné jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). La maladie est responsable de quelque 4900 morts depuis décembre 2013.

Au cours d'une conférence de presse organisée après une réunion du comité d'urgence de l'OMS consacrée à la maladie, le docteur Keiji Fukuda, directeur général adjoint de l'OMS, a déclaré qu'il était "terriblement difficile de trouver assez de personnels soignants" qui acceptent de venir s'occuper des malades d'Ebola. Le virus continue à se propager dans les trois pays les plus touchés - Sierra Leone, Libéria et Guinée - dont les squelettiques systèmes de santé se sont effondrés et où les ONG peinent à recruter des soignants étrangers.

"Pour donner un coup de fouet" à la recherche sur la maladie, la Commission européenne a annoncé débloquer 24,4 millions d'euros (29,4 millions de francs suisses), portant ainsi à 204,4 millions (246,6 millions de francs suisses) sa contribution financière aux efforts.

Près de 250 soignants décédés

Interrogé sur le risque de contamination à la Guinée-Bissau et à la Côte d'Ivoire, le directeur général adjoint de l'OMS Keiji Fukuda s'est voulu rassurant. "Nous sommes raisonnablement confiants, nous ne voyons pour le moment aucune propagation aux pays voisins", a-t-il déclaré.

Selon le docteur Isabelle Nuttall, une des responsables à l'OMS du dossier Ebola, il y a eu au cours des sept derniers jours 976 nouveaux cas dans ces trois pays. Le dernier bilan général de l'OMS, arrêté au 19 octobre, fait état de 9936 cas, dont 4877 décès. La maladie a aussi touché le corps médical: 443 soignants ont été touchés par le virus, et 244 d'entre eux sont morts.

Au Liberia, la présidente Ellen Johnson Sirleaf a appelé à un strict contrôle des frontières avec la Sierra Leone et la Guinée afin d'empêcher une résurgence du virus dans les rares régions où l'épidémie recule.

"Nous allons nous assurer que les agents d'immigration protègent les frontières. Nous savons que nous avons des frontières poreuses, dans beaucoup endroits on peut les franchir sans passer par les points d'entrée officiels", a déclaré Mme Sirleaf sur la radio nationale, ELBC.

Contrôles renforcés annulés au Rwanda

Par ailleurs, 49 médecins et infirmiers envoyés en renfort par Cuba sont arrivés mercredi soir au Libéria.

Le Rwanda a annulé les contrôles renforcés imposés aux visiteurs en provenance d'Espagne et des Etats-Unis pour prévenir toute importation du virus dans le pays. Le président Paul Kagame a publiquement désavoué sa ministre de la Santé, Agnes Binagwaho, l'accusant d'avoir agi sans réfléchir.

Elle avait demandé aux voyageurs provenant de ces deux pays de communiquer quotidiennement leur état de santé aux autorités.

Aux Etats-Unis, une infirmière d'un hôpital de Dallas au Texas, qui avait été contaminée par Ebola en soignant un patient libérien depuis décédé, est guérie de la maladie, a annoncé sa famille mercredi soir.

Pyongyang prend des mesures

En Asie, la Corée du Nord a décidé de fermer ses frontières aux groupes de touristes étrangers à partir de vendredi par crainte de laisser entrer le virus dans le pays.

Trois sociétés proposant des voyages organisés en Corée du Nord - dont deux basées en Chine - ont diffusé jeudi des notices informant leurs clients que Pyongyang allait interdire toute entrée de touristes étrangers pour contrer la menace de l'épidémie, et ce "jusqu'à nouvel ordre". Les sociétés concernées sont l'agence spécialisée Koryo Tours, basée à Pékin, Young Pioneer Tours, basée à Xian (nord de la Chine), et Juche Travel, basée à Londres.

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