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Edward Snowden au centre d'un imbroglio diplomatique à Moscou

Edward Snowden serait toujours à l'aéroport de Moscou. Le président bolivien Evo Morales a par ailleurs exigé des excuses publiques et des explications de la part de Washington.

05 juil. 2013, 17:06
Edward Snowden a menacé de faire de nouvelles révélations sur le programme PRISM.

L'affaire Snowden s'enlise. Alors que l'ex-consultant américain Edward Snowden est bloqué depuis treize jours à l'aéroport de Moscou, l'Espagne a affirmé avoir été informée que le jeune homme se trouvait dans l'avion du président bolivien dont le voyage a été perturbé mardi.

L'informaticien, à l'origine de révélations fracassantes sur un programme américain secret de surveillance des communications mondiales, a été au centre d'un imbroglio diplomatique en début de semaine.

"Je travaille à partir des informations qu'on me donne: on nous a dit qu'il était clair qu'il se trouvait à l'intérieur", a déclaré le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo, à la télévision publique, sans préciser la source de ces informations sur Edward Snowden.

Le président bolivien Evo Morales avait estimé jeudi "insuffisantes" les excuses présentées par les pays européens qui lui ont refusé leur espace aérien mardi. Ces pays le soupçonnaient de transporter l'ex-consultant de l'Agence de la sécurité américaine (NSA).

Excuses exigées

Le président bolivien a aussi accusé Washington d'avoir fait pression sur la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie pour qu'ils interdisent le survol.

Après être resté bloqué pendant treize heures à Vienne, son avion avait finalement pu rejoindre La Paz, faisant en route une escale technique sur l'aéroport de Las Palmas aux Canaries, en Espagne.

La Bolivie, soutenue par certains de ses alliés traditionnels de l'UNASUR (Equateur, Surinam, Argentine, Uruguay et Venezuela), a par ailleurs exigé des excuses publiques et des explications.

Appel au Conseil fédéral

La situation du réfugié recherché pour espionnage par les Etats-Unis semble s'enliser. Edward Snowdon est bloqué depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport de Moscou-Cheremetievo. Voilà six jours qu'il a déposé des demandes d'asile dans 21 pays.

Mais ses chances d'obtenir l'asile politique se réduisent comme peau de chagrin. La France et l'Italie ont fait savoir jeudi qu'elles ne l'accueilleraient pas. L'Allemagne, le Brésil, la Norvège, l'Inde, la Pologne, l'Islande, l'Autriche, la Finlande, les Pays-Bas et l'Espagne avaient fait de même précédemment.

En Suisse, un appel a été lancé au Conseil fédéral vendredi par le POP & Gauche en mouvement, soit la section vaudoise du Parti suisse du Travail. Celle-ci demande que la Suisse accorde l’asile politique à Edward Snowden qui, en dévoilant un programme illégal d'espionnage, s'est mis en danger pour répondre "à l'impératif moral" de sa conscience.

Affaire "embarrassante"

De son côté, la diplomatie russe a indiqué vendredi ne plus vouloir faire de commentaires sur cette affaire de plus en plus embarrassante.

La veille, le vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov avait indiqué que Moscou ne pouvait en rien influer sur le sort du jeune homme. Edward Snowden a du reste renoncé à demander l'asile à la Russie après que le président Vladimir Poutine a exigé de lui qu'il cesse ses révélations qui font "du tort" aux Etats-Unis.

Remous en Europe

L'affaire Snowden a aussi provoqué des remous dans les relations entre l'Union européenne et les Etats-Unis. L'ancien consultant américain a permis la publication le week-end dernier de nouvelles informations sur l'espionnage des communications de l'Union européenne par Washington.

Cela a provoqué la colère des Européens, France et Allemagne en tête, et menacé de retarder des négociations sur un accord de libre échange avec les Etats-Unis. Finalement, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a annoncé mercredi que ces négociations seraient lancées le 8 juillet, mais qu'en parallèle des groupes de travail devraient clarifier l'ampleur de l'espionnage pratiqué par les Américains.

 
 

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