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Egypte: appel au calme après les 33 morts de la place Tahrir

Les heurts entre manifestants hostiles au pouvoir militaire et forces de l'ordre ont fait 33 morts sur la place Tahrir au Caire. Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a appelé au calme.

21 nov. 2011, 09:00
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Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a appelé lundi au calme après les affrontements meurtriers entre policiers et manifestants qui ont fait, selon le dernier bilan, 33 morts. La Ligue a exprimé sa «grande inquiétude» et demande «la plus grande retenue».

Dans un communiqué, M. Arabi a également insisté sur «la liberté d'expression et le droit des manifestants pacifiques». Il a aussi appelé les acteurs politiques «à travailler à (un retour au) calme et au processus politique pour avancer vers un changement démocratique basé sur les principes de liberté, de dignité et de justice sociale sur lesquels la révolution se fondait».

De son côté, l'armée égyptienne a expliqué être intervenue lundi dans les rues du Caire pour protéger le ministère de l'Intérieur et non pour évacuer les manifestants de la place Tahrir. Le ministère a demandé la protection de l'armée, selon le général Saïd Abbas.

«L'armée n'est pas allée à Tahrir mais les manifestants sont venus au ministère. Les manifestants ont le droit de manifester mais nous devons nous interposer entre eux et le ministère de l'Intérieur», a précisé le général Abbas, adjoint au chef du Commandement central.

Le ministère a demandé la protection de l'armée et une protection similaire peut être offerte aux manifestants, a-t-il rajouté.

Le ministère égyptien de l'Intérieur abrite la police, haïe par la population depuis la répression du soulèvement. Le bâtiment est une cible privilégiée des manifestants, qui réclament une réforme de l'institution.

«Si les manifestants veulent être protégés des voyous, nous enverrons des hommes pour écarter le danger de la place», a dit le militaire. Les «voyous» désignent en Egypte ceux qui sont au service, selon les manifestants, des opposants au soulèvement.

Au moins 33 personnes ont été tuées depuis samedi dans les heurts entre les forces de l'ordre et de jeunes manifestants, qui réclament que l'armée transmette le pouvoir aux civils alors que le pays doit vivre le 28 novembre prochain des élections législatives.

Les heurts se sont poursuivis lundi matin entre la police qui tirait des grenades lacrymogènes sur des centaines de manifestants répartis en petits groupes sur la place Tahrir et aux alentours. Ces derniers répondaient en jetant des pierres.

Les manifestants soupçonnent les militaires d'oeuvrer en coulisses pour conserver le pouvoir tandis qu'ils supervisent le processus de transition. Ces tensions interviennent alors que les élections législatives sont agendées le 28 novembre, premier scrutin de l'après-Moubarak.

Les manifestants réclament la fin du pouvoir militaire qui s'est installé depuis la chute de M. Moubarak. Les slogans visent en particulier le maréchal Hussein Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) et premier dirigeant de fait du pays.

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