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Egypte: la vidéo d'un homme battu par la police fait scandale

Après huit jours de manifestations qui ont fait près de 60 morts, la diffusion d'une vidéo montrant des policiers égyptiens frapper un manifestant à terre, dépouillé de ses vêtements, près du palais présidentiel au Caire a suscité un tollé en Egypte. Hamada Saber, un homme d'âge mûr, a été admis dans un hôpital de la police.

02 févr. 2013, 15:54
Le vidéo montrant des policiers égyptiens frapper un manifestant à terre, dépouillé de ses vêtements.

La vidéo diffusée vendredi à la télévision le montre nu, couvert de poussière, entraîné de force par une demi-douzaine de policiers vers un véhicule blindé. Les services du président Mohamed Morsi ont annoncé l'ouverture d'une enquête sur cette affaire mais l'opposition a accusé le nouveau pouvoir issu des Frères musulmans d'agir envers les manifestants comme le faisait le régime d'Hosni Moubarak, renversé il y a deux ans.

"C'est Morsi qui est nu. Il a perdu sa légitimité. C'est fini", a écrit sur son compte Twitter Ahmed Maher, fondateur du mouvement du 6-Avril, en grande partie à l'origine, avec ses jeunes militants, du soulèvement contre Moubarak en janvier 2011. Pour la présidence égyptienne, c'est l'opposition qu'il faut blâmer.
 
"Durant les dernières manifestations, il ne s'agissait pas d'expression politique mais plutôt d'actes criminels. La présidence ne tolérera pas le vandalisme ou les atteintes aux individus et à la propriété. La police a répondu avec retenue à de tels actes", ont affirmé les services du président Morsi.
 
"Violence excessive"
 
"Indubitablement, dans le feu de l'action, des libertés civiques peuvent être violées, ce que la présidence ne peut pas non plus tolérer. Lors d'un incident, un individu a été emmené de force par des policiers et frappé. Le ministère de l'Intérieur, comme il se doit, a ouvert une enquête", a ajouté la présidence.
 
Vendredi, un manifestant a été tué et une centaine d'autres ont été blessés dans les affrontements avec les forces de l'ordre. Outre cette effusion de sang, les images de Hamada Saber frappé par les policiers ont eu un énorme retentissement dans la société égyptienne.
 
"Dépouiller un homme de ses vêtements, le traîner nu (vers un véhicule de la police), c'est un crime qui montre la violence excessive des forces de sécurité et la poursuite de pratiques répressives dont le président et son ministre de l'Intérieur sont responsables", estime l'homme politique de gauche Amr Hamzaoui sur Twitter.
 
Les images diffusées vendredi ont rappelé à beaucoup d'Egyptiens celles d'une femme battue par les policiers sur la place Tahrir au Caire en décembre 2011, lorsque les militaires dirigeaient le pays après la chute de Moubarak.

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