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Egypte: les pro-Morsi se mobilisent face à la menace de dispersion

Un appel à la mobilisation a été lancé vendredi par les partisans du président égyptien déchu Mohamed Morsi afin de faire face à une intervention policière imminente au Caire.

02 août 2013, 13:34
Les Frères musulmans ont appelé leurs partisans à venir grossir les rangs des sit-in au Caire pour une marche "pacifique" vendredi.

Les partisans du président islamiste déchu Mohamed Morsi tentaient vendredi de mobiliser davantage de manifestants au Caire pour faire face à une intervention imminente de la police. La veille, des tentatives de médiation internationales ont eu lieu afin d'éviter un bain de sang.

Les Frères musulmans ont appelé leurs partisans à venir grossir les rangs des sit-in au Caire pour une marche "pacifique" vendredi, jour de la Grande prière en plein ramadan. Les manifestants rassemblent le plus fort de leurs troupes généralement en début de soirée, après la rupture du jeûne.

Jeudi, le ministre de l'Intérieur a exigé des manifestants qu'ils quittent "rapidement" les places occupées, leur promettant une "sortie en toute sécurité". Il était soutenu par un mandat reçu la veille du gouvernement intérimaire, mis en place par l'armée pour mettre un terme à "la menace pour la sécurité nationale" et au "terrorisme".

Jeudi soir, les sit-in mais aussi la rue bruissaient de rumeurs d'intervention imminente de la police. Des rumeurs alimentées par le coup de semonce du ministre, l'annonce ostensible par la police qu'elle avait réuni ses chefs pour élaborer une stratégie de dispersion et les déclarations du secrétaire d'État américain John Kerry.

"L'armée a rétabli la démocratie"

Le chef de la diplomatie américaine a estimé jeudi que les militaires qui avaient déposé le 3 juillet le premier président égyptien élu démocratiquement avaient, en fait, "rétabli la démocratie". Cette déclaration a alimenté la tension sur les places Rabaa al-Adawiya et al-Nahda, occupées depuis plus d'un mois par des milliers de partisans des Frères musulmans, l'influente confrérie dont est issu M. Morsi.

Washington, qui donne chaque année environ 1,3 milliard de dollars à l'armée égyptienne, s'est toujours gardée de qualifier de coup d'État l'intervention de l'armée au lendemain de manifestations massives des opposants à M. Morsi. Ceux-ci reprochaient aux Frères musulmans d'accaparer tous les pouvoirs et de ruiner une économie déjà exsangue.

"Complices du coup d'Etat"

Il y a un mois, le commandant en chef de la toute puissante armée, ministre de la Défense et nouvel homme fort du pays, le général Abdel Fattah al-Sissi, avait annoncé la destitution de M. Morsi, détenu au secret depuis.

"Le secrétaire d'État Kerry accepterait-il que le secrétaire à la Défense Hagel destitue Obama si d'importantes manifestations avaient lieu en Amérique?", a rétorqué vendredi Gehad el-Haddad, porte-parole des Frères musulmans, avant de conclure: "Nous n'attendons rien des États-Unis (...) complices du coup d'État militaire".

Ballet diplomatique sans succès

L'impatience du gouvernement intérimaire à disperser les manifestants est tempérée par le ballet diplomatique dont Le Caire est le théâtre depuis des jours. La communauté internationale, Union européenne en tête, presse à la fois les autorités à faire preuve de retenue et les Frères musulmans à évacuer les places.

Mais des observateurs estiment que ces tentatives sont vaines. Le gouvernement refuse de restaurer M. Morsi et ses partisans excluent une évacuation. Ils accusent les diplomates européens de ne "faire pression" que "sur les manifestants anti-coup d'État pour qu'ils se dispersent".

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