Plusieurs dizaines de manifestants kurdes ont fait irruption mardi au Parlement européen à Bruxelles. Cette action visait à attirer l'attention sur l'avancée de l'Etat islamique (EI) sur la ville kurde syrienne de Kobané.
Brandissant des drapeaux kurdes et des banderoles à l'effigie du chef séparatiste turc Abdullah Öcalan, les manifestants, hommes et femmes, ont réussi à pénétrer dans le hall du Parlement. Ils ont franchi les portails de sécurité, prenant de vitesse un cordon policier.
Les protestataires ont fait un sit-in, tandis que plusieurs députés européens venaient à leur rencontre. "Nous allons lutter contre l'EI" leur a lancé, en anglais, le chef du groupe socialiste, Gianni Pittella, récoltant des applaudissements.
Rencontre avec Martin Schulz
Le président du Parlement européen, Martin Schulz, a ensuite accepté de recevoir une délégation. Il a souligné que leur façon d'agir "n'était peut-être pas la meilleure", mais les a assurés "du soutien du Parlement européen aux efforts internationaux déployés pour stopper l'EI et promis de convoyer leur message à l'OTAN", a indiqué une source du Parlement. A l'issue de cette rencontre les protestataires ont quitté les lieux dans le calme à la mi-journée, selon la même source.
L'irruption des manifestants kurdes dans un espace en principe très sécurisé est intervenue alors que se poursuivaient au parlement les auditions des membres désignés de la future Commission Juncker. Les services de sécurité du Parlement européen vont ouvrir une enquête sur les circonstances de l'incident.
Plus de 400 morts
Sur le terrain, la bataille de Kobané a tué plus de 400 personnes, en grande majorité des combattants kurdes et des jihadistes depuis le début le 16 septembre de l'offensive de l'EI pour prendre la ville syrienne. Le bilan a été fourni mardi par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Au moins 20 civils, 219 jihadistes de l'EI et 173 combattants kurdes et leurs alliés ont été tués" dans cette bataille, a précisé l'ONG.
Elle ajoute que le bilan est probablement deux fois plus lourd mais explique n'avoir pas pu vérifier toutes les informations en provenance de la ville à la frontière avec la Turquie, encerclée par les jihadistes.