En demandant à l'UMP une réponse claire sur ce qu'il ferait en cas de duel entre des candidats du PS et du FN aux législatives de juin, Marine Le Pen a ainsi laissé la porte ouverte à une consigne de vote pour le second tour de la présidentielle. Les cadres du parti évoquaient jusque-là un vote blanc.
"En cas de duel entre un Front national et un socialiste, est-ce que l'UMP et le président (Nicolas Sarkozy) préfèrent faire élire un député mariniste ou un député socialiste?", s'est interrogée la présidente du Front national (FN) sur RTL.
"Je n'ai toujours pas de réponse à cette question et je l'attends (...) Si je pose des questions (...) c'est que j'attends des réponses", a ajouté Mme Le Pen, qui doit annoncer le 1er mai sa position personnelle pour le second tour de l'élection présidentielle.
Sarkozy veut des triangulaires
Nicolas Sarkozy, qui a souligné que l'UMP aurait "des candidats partout", a estimé que la question de duels PS/FN ne se posait pas. Il a rappelé à l'ordre les membres de sa majorité qui ont fait savoir, comme l'ancienne ministre des Sports Chantal Jouanno, qu'ils voteraient socialiste dans de tels cas.
Le chef de l'Etat a indiqué que tous les candidats de l'UMP en position de se maintenir au second tour des législatives le feraient, même s'ils arrivaient derrière ceux du FN et du Parti socialiste.
"Mépris" pour les électeurs du FN
Marine Le Pen, troisième à l'issue du premier tour, dimanche, avec 17,9% des voix, a par ailleurs dénoncé jeudi le "mépris profond" affiché d'après elle par l'ensemble de la classe politique à l'endroit de son électorat.
"Le fait, en toutes circonstances, de dire que ce vote est la conséquence d'une désespérance, d'une souffrance, d'une colère, c'est n'avoir strictement rien compris à ce vote", a-t-elle dit. "Le vote qui s'est prononcé sur moi est un vote d'espérance, c'est un vote d'adhésion."