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Elections municipales: les Serbes votent sous pression dans le nord du Kosovo

Les élections municipales qui se déroulent dimanche se déroulent dans un climat de tension dans la partie nord du Kosovo, à majorité serbe.

03 nov. 2013, 13:55
De nombreux actes d'intimidation ont émaillé les élections municipales dimanche dans la partie nord à majorité serbe du Kosovo.

De nombreux actes d'intimidation ont émaillé les élections municipales dimanche dans la partie nord à majorité serbe du Kosovo, dans le cadre d'un scrutin jugé crucial pour le rapprochement entre Belgrade et Pristina que s'efforce de promouvoir l'Union européenne.

La Serbie souhaite que les quelque 40'000 Serbes majoritaires dans le nord du pays, appelés aux urnes pour la première fois, participent au vote en espérant que cela facilitera les négociations d'adhésion de Belgrade à l'UE, censées débuter en janvier prochain en vertu de l'accord de normalisation des relations serbo-kosovares d'avril dernier.

Mais les extrémistes serbes opposés à l'indépendance du Kosovo où les albanophones sont majoritaires à 90%, ont lancé un appel au boycott qui a pris parfois un tour violent et risque fort de gâcher le scrutin.

Dans le reste du Kosovo, les milliers de Serbes habitant dans les enclaves dispersées en territoire albanophone ont déjà voté en 2009 et sont mieux intégrés dans le nouvel Etat, proclamé en février 2008.

Acte de trahison

"Ces élections sont un acte de haute trahison qui conduira à couper définitivement le Kosovo de la Serbie et à un exode des Serbes du Kosovo", estime Negovan Todorovic, un étudiant de 22 ans. "Belgrade trahit le Kosovo pour la vague perspective de soi-disants bénéfices d'une soi-disant intégration européenne."

Krstimir Pantic, un candidat à la mairie de Mitrovica soutenu par Belgrade, a été agressé vendredi soir dans la rue par deux hommes cagoulés. Il souffre de coupures et d'ecchymoses au visage.

Dans cette ville coupée en deux entre une partie nord serbe et une partie sud albanophone, il a été insulté par des dizaines de Serbes portant un badge "100% boycott" lorsqu'il s'est rendu dimanche au bureau de vote, déserté par deux des quatre personnes chargées de veiller au déroulement du scrutin.

Menaces dissuasives

Milka, une Serbe âgée de 43 ans qui refuse de donner son nom de famille, dit qu'elle n'ira pas voter par crainte de perdre son emploi dans une entreprise dont le gérant est favorable au boycott. "Depuis des jours, il nous menace de se rendre personnellement dans tous les bureaux de vote et de limoger ceux qu'il verra voter."

Des ultranationalistes sont également venus de Serbie pour soutenir l'appel. "Je suis venu ici avec des dizaines de mes frères pour empêcher la vente honteuse du sol serbe", déclare un homme nommé Stevica. "Nous irons dans les bureaux de vote pour voir qui sont ces traîtres, ces lâches et ces ordures qui veulent trahir la Serbie."

Certains, pourtant, n'ont pas peur. "Je vis ici depuis près de 80 ans et je suis venu voter parce que si nous ne participons pas aux élections, les Serbes disparaîtront du Kosovo", explique Milorad Stijovic, un retraité de 79 ans.

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