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Elie Wiesel renvoie une décoration pour dénoncer l'antisémitisme en Hongrie

Le prix Nobel de la paix et survivant de l'Holocauste Elie Wiesel a renvoyé une décoration au gouvernement hongrois de Viktor Orban. Il a dénoncé la réhabilitation d'anciens nazis en Hongrie alors que le pays connaît des incidents antisémites à répétition.

19 juin 2012, 19:52
Elie Wiesel, écrivain américain né d'une famille juive hongroise. Rescapé de la Shoah.

Dans une lettre adressée au président du parlement hongrois  Laszlo Kover et publiée mardi, Elie Wiesel, 83 ans, s'est dit  «inquiet et scandalisé» par la participation de M. Kover à une  cérémonie à la mémoire de l'écrivain Jozsef Nyiro, membre de la  direction des «Croix fléchées», une formation nazie.

Elie Wiesel a par ailleurs déploré l'inclusion d'auteurs connus  pour leur soutien au fascisme dans les programmes scolaires et la  récente renaissance d'un culte de Miklos Horthy (1868-1957). Sous cet ancien régent de la Hongrie de 1920 à 1944 et allié de  la dictature nazie, des lois anti-juives avaient été promues. Au  total, plus de 500'000 Hongrois d'origine juive ont été victimes de  l'Holocauste.

«J'ai déjà demandé à vos collègues en 2009 de faire plus pour  faire taire les voix antisémites dans la presse et la vie publique  hongroises. Je vois que, depuis, les dirigeants hongrois participent  à la réhabilitation des temps anciens et tragiques», souligne-t-il.

«Pour cette raison, je vous renvoie ma décoration, la Grand-Croix  de la République hongroise, que j'ai reçue en 2004», conclut le prix  Nobel de la paix.

Pour sa part, le gouvernement hongrois a fait savoir qu'il  considérait «l'affaire Nyiro» comme «non politique», s'agissant seulement d'une «question de dernier hommage».

Insultes et agressions ant-juives

Ces derniers mois, les incidents à caractère antisémite se multiplient dans le pays. En janvier, le pianiste hongrois Andras  Schiff, vivant aux Etats-Unis, a annulé tous ses concerts en  Hongrie, après s'être vu traiter de «salaud de juif» sur Internet.

En mars, l'écrivain hongrois d'origine juive Akos Kertész, âgé de  80 ans, a quitté son pays pour le Canada, où il a demandé l'asile  politique. M. Kertész, lauréat de la plus prestigieuse distinction  littéraire en Hongrie, le prix Kossuth, s'est plaint d'avoir été  harcelé par des membres du milieu de l'extrême droite et des proches  du gouvernement de Budapest.

Début mai, l'Association des communautés juives hongroises  Mazsihisz a porté plainte pour discrimination raciale à l'encontre  d'un acteur hongrois, Jozsef Szekhelyi, qui aurait été tenu à  l'écart d'un festival culturel à cause de ses origines.

Enfin il y a quinze jours, l'ancien rabbin principal du pays,  Jozsef Schweitzer, 90 ans, a été insulté en pleine rue. «Je déteste  tous les Juifs», lui a lancé un passant. Le gouvernement hongrois  avait toutefois clairement dénoncé cette attaque verbale, de même  que les Eglises traditionnelles.

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