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En Libye, Haftar poursuit son offensive sur Tripoli: des dizaines de morts

De violents combats entre forces gouvernementales et partisans de Khalifa Haftar ont fait des dizaines de morts près de Tripoli.

08 avr. 2019, 20:00
Des véhicules et des militants, qui appartiendraient à la milice de Misrata, se sont rassemblés pour rejoindre les forces de Tripoli.

L’homme fort de l’est libyen Khalifa Haftar poursuivait lundi son offensive vers Tripoli au prix de violents combats avec ses rivaux du Gouvernement d’union nationale. Les affrontements ont fait des dizaines de morts et déplacé plus de 2800 personnes depuis jeudi.

Malgré le spectre d’une guerre généralisée dans ce pays pétrolier en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, les grandes puissances ont échoué à se mettre d’accord à l’ONU sur une déclaration appelant les forces du maréchal Haftar à cesser leur assaut contre la capitale libyenne.

Présentée au Conseil de sécurité dimanche soir, cette déclaration, soutenue entre autres par les Etats-Unis, a été bloquée par la Russie. Moscou tient à ce que «toutes les parties» soient appelées à la retenue pour éviter «un bain de sang».

Le maréchal Haftar et son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) sont appuyés politiquement par une autorité basée dans l’est du pays. Outre les régions orientales, ses forces ont étendu leur emprise sur le sud de la Libye et visent désormais l’ouest où est située la capitale Tripoli. Mais elles font face au Gouvernement d’union nationale (GNA), basé dans la capitale, reconnu par la communauté internationale et soutenu notamment par de puissantes milices basées dans l’Ouest.

Ces forces ont promis dimanche une contre-offensive nommée «Volcan de la colère» pour «nettoyer toutes les villes libyennes des agresseurs» liés à Khalifa Haftar. Elles ont affirmé recevoir des soutiens de toutes les régions du pays.

 

 

Civils tués

Selon un nouveau bilan du ministère de la santé du GNA, au moins 35 personnes ont été tuées et une quarantaine blessées depuis le lancement de l’offensive du maréchal Haftar jeudi. Parmi eux figurent des civils selon cette source qui n’a pas précisé leur nombre. Les forces pro-Haftar ont elles fait état samedi soir de 14 de leurs combattants tués.

Après l’habituelle pause nocturne, les combats ont repris lundi matin pour la cinquième journée consécutive au sud de la capitale, selon des journalistes de l’AFP ayant pu accéder près du front.

Les affrontements font de nouveau rage dans le périmètre de l’aéroport international, une infrastructure inutilisée depuis sa destruction par des combats en 2014 et située à une trentaine de kilomètres au sud de Tripoli. L’aéroport était sous contrôle des forces pro-GNA lundi en milieu de journée, selon les journalistes de l’AFP. Des combats ont été signalés également à Wadi Rabi, dans le sud de Tripoli.

Trêve demandée

L’Union européenne a appelé lundi le maréchal Khalifa Haftar à arrêter son offensive contre Tripoli et à revenir à la table des négociations pour éviter une guerre civile en Libye.

Le Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) a exprimé sa «préoccupation» en soulignant que plus de 2800 personnes ont déjà été déplacées par les combats. Il a appelé les belligérants «à assurer la sécurité de tous les civils» et un accès humanitaire «permanent».

La mission de l’ONU en Libye (Manul) avait lancé un «appel urgent» à une trêve de deux heures dimanche dans la banlieue sud de Tripoli pour permettre l’évacuation des blessés et des civils face à l’escalade militaire.

Mais les deux camps rivaux ont ignoré cet appel. Les services de secours libyens ont confirmé à l’AFP qu’ils n’avaient pas pu entrer dans les zones d’affrontements.

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