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Environnement: le réchauffement «presque sûrement» à l’origine de la canicule en Sibérie

La vague de chaleur qui a frappé une large partie de la Sibérie de janvier à juin aurait été presque impossible sans l’influence humaine, estiment des chercheurs. Sans le réchauffement, cette canicule se produirait moins d’une fois tous les 80’000 ans.

16 juil. 2020, 08:23
Sans le réchauffement, cette canicule se produirait seulement moins d’une fois tous les 80’000 ans.

Températures de cinq degrés au-dessus de la normale, pic à 38 degrés au-delà du cercle arctique: la chaleur qui a frappé la Sibérie n’aurait «presque» eu aucune chance d’avoir lieu sans le changement climatique, selon des chercheurs. Ils appellent à agir urgemment.

Le World Weather Attribution, qui regroupe des experts de divers instituts de recherche, s’est fait une spécialité d’analyser le lien possible entre un événement météorologique extrême précis et le réchauffement, calculant dans des délais très courts la probabilité qu’il se soit produit même sans le dérèglement climatique lié aux émissions de gaz à effet de serre.

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Pour la vague de chaleur subie par une large partie de la Sibérie de janvier à juin, propice à la recrudescence des incendies, les scientifiques ont rarement été aussi certains de l’influence de l’homme. «Il était au moins 600 fois plus probable que les températures régionales enregistrées sur les six mois de janvier à juin 2020 se produisent en raison de l’impact du changement climatique provoqué par l’homme», a expliqué Andrew Ciavarella, principal auteur de cette étude.

Peu de temps pour agir

«Cela aurait été presque impossible sans l’influence humaine», a insisté le chercheur du Met Office britannique. «Ces résultats sont parmi les plus frappants produits par une étude d’attribution», a de son côté déclaré Sarah Kew, de l’institut royal météorologique néerlandais (KMNI). «Il nous reste peu de temps pour stabiliser le climat aux niveaux prévus par l’accord de Paris», a-t-elle insisté.

 

 

Sans le réchauffement, l’épisode sibérien des six derniers mois se produirait seulement moins d’une fois tous les 80’000 ans. Même avec le changement climatique actuel, cet épisode de chaleur prolongée est «exceptionnel», avec une chance de revenir tous les 130 ans.

«Mais sans réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre, ils risquent de devenir plus fréquents d’ici à la fin du siècle», a mis en garde Sarah Kew. Plus fréquents, mais aussi plus intenses.

La vague de chaleur aurait été de deux degrés moins chaude au moins, si elle s’était produite en 1900, et non aujourd’hui. «Voire probablement 3 degrés, soit trois fois le rythme du réchauffement planétaire», a noté Andrew Ciavarella. Et ce réchauffement pourrait encore s’accentuer entre 0,5 et 5 degrés d’ici à 30 ans.

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