C’était en 1997. Alors jeune maire d’Istanbul, Recep Tayyip Erdogan, déclarait lors d’une allocution publique, que la «démocratie n’est pas une fin», mais un «moyen». Vingt ans plus tard, celui qu’on surnomme désormais le nouveau «sultan» est en passe de mettre à exécution ses ambitions d’alors. Si son projet de régime présidentiel, présenté samedi à l’ensemble des députés, est approuvé dans les jours qui viennent par une majorité parlementaire, puis par référendum populaire d’ici à cet été, il aura les mains libres pour renforcer son pouvoir sur le pays. «La Turquie et en train de basculer vers un système autoritaire», s’inquiète le politologue turc Behlul Ozkan.
Selon l’AKP, le parti du chef de l’État turc, la réforme vise à «protéger le pays de l’instabilité politique», dans un contexte de crise économique et de regain d’attentats. Un prétexte, rétorquent ses détracteurs pour minimiser, voire supprimer, le rôle...