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Espagne: c'est le jour J pour les Catalans ce dimanche

La consultation sur l'indépendance de la Catalogne, sans valeur légale en Espagne, se tien ce dimanche malgré l'interdiction de Madrid.

09 nov. 2014, 13:07
Les Catalans votent depuis dimanche matin sur l'indépendance de leur région. La consultation sans valeur légale est organisée malgré son interdiction par Madrid.

Les Catalans votent depuis dimanche matin sur l'indépendance de leur région. La consultation sans valeur légale est organisée malgré son interdiction par Madrid. Environ 5,4 millions de résidents peuvent s'exprimer, mais les nombreux partisans du "non" boycottent le scrutin.

Les bureaux ont ouvert à 09h00 comme prévu à Barcelone. Certains sous les applaudissements de votants qui devront répondre à deux questions: "Voulez-vous que la Catalogne soit un Etat?" et si oui, "Voulez-vous qu'il soit indépendant?"

Bien que suspendu par la Cour constitutionnelle espagnole, le vote devrait se dérouler pacifiquement. De source gouvernementale, on indique qu'il est peu probable que la police régionale, qui dépend des autorités catalanes, empêche la population de se rendre aux urnes.

Quelques plaintes ont été déposées contre ce vote symbolique, dont une visant le président de cette puissante région du nord-est de l'Espagne. Issue du petit parti centriste espagnol UPyD, elle réclame l'arrestation des organisateurs et la fermeture des bureaux de vote.

Selon les derniers sondages, la moitié des habitants de cette riche région côtière et de montagnes du nord-est de l'Espagne, souhaite l'indépendance. Cette journée du "9-N" (Neuf-Novembre) est le dernier épisode en date d'une longue série de querelles avec Madrid, qui refuse d'accorder davantage d'autonomie à une région disposant déjà de larges pouvoirs.

Journée historique

Cette opposition farouche, la corruption touchant l'ensemble de la classe politique et la crise économique ont jeté de nombreux Catalans dans les bras des indépendantistes. Ceux-ci leur promettent "un pays meilleur", sans l'Espagne.

Dimanche représente "une journée historique, un point d'inflexion", estime Muriel Casals, présidente de l'association Omnium, favorable à l'indépendance. "Il y aura vraiment un avant et un après", dit-elle en estimant que le divorce avec Madrid est consommé.

Ni liste, ni commission électorale

Le président de l'exécutif catalan a d'ailleurs pris le risque d'organiser cette consultation sans valeur légale - il n'y a ni listes électorales ni commission électorale - en dépit de son interdiction par le tribunal constitutionnel à la demande de Madrid.

De leur côté, les opposants à l'indépendance dénoncent un "lavage de cerveau" exercé sur les Catalans et jugent ce vote illégal et antidémocratique. "Nous sommes espagnols et catalans et personne ne fait attention à nous", disait samedi Mercedes Gargallo, une manifestante opposée au vote du "9-N".

Tard dimanche soir, les indépendantistes mesureront leur influence en fonction de la participation obtenue. Ils ont l'espoir qu'elle les placera en position de force pour négocier un vrai référendum d'autodétermination voire, pour les plus radicaux pour déclarer unilatéralement l'indépendance.

Retour à la raison

Le président du gouvernement Mariano Rajoy a minimisé l'importance du vote catalan samedi. Il a assuré que ce scrutin n'aurait aucune conséquence. "Ce n'est ni un référendum, ni une consultation, ni quoi que ce soit de ce genre", a-t-il insisté en appelant les Catalans à "revenir à la raison".

A Madrid le parquet a toutefois chargé la police de dresser une liste des bureaux de vote installés dans des établissements publics. Il a a ordonné que soient identifiés les responsables ayant autorisé leur ouverture. Autant de preuves qui pourraient servir dans d'éventuelles poursuites judiciaires.

Le différend croît

La mésentente avec Madrid ne cesse de grandir depuis 2010. Le tribunal constitutionnel saisi par le Parti populaire (PP, droite) du chef du gouvernement, Mariano Rajoy avait alors amendé un "statut d'autonomie" en vigueur depuis 2006 accordant d'importants transferts de compétences à la Catalogne et le statut de Nation.

La région, qui représente 20% du PIB de l'Espagne, supporte mal de recevoir moins d'argent qu'elle n'en verse à l'Etat. Elle avait exigé un nouveau "pacte fiscal" sans être jamais entendue.

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