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Espagne, Irlande et MES au menu des débats de l'Eurogroupe

L'opportunité pour l'Espagne de solliciter une aide financière extérieure afin de soulager ses finances publiques devrait être au coeur des débats des ministres des Finances de la zone euro réunis à Chypre ce vendredi.

14 sept. 2012, 08:15
La zone euro a déjà prévu d'apporter 100 milliards d'euros (121 milliards de francs) au secteur bancaire espagnol.

L'opportunité pour l'Espagne de solliciter une aide financière extérieure afin de soulager ses finances publiques devrait être au coeur des débats des ministres des Finances de la zone euro réunis à Chypre ce vendredi.

Pour la première fois depuis le début de l'année, cette réunion des 17 se tiendra alors que les tensions sur les marchés financiers liées à la crise de la dette ont tendance à diminuer et non à augmenter.
 
L'annonce la semaine dernière par la BCE qu'elle achètera de la dette espagnole sans limite de montant si Madrid sollicite une aide du fonds de soutien de la zone euro, le MES (Mécanisme européen de stabilité) a fait retomber le rendement des emprunts d'Etat espagnols à 10 ans à 5,62% jeudi contre 7,64% le 24 juillet.
 
Mais de nombreux décideurs estiment que la poursuite ou même une simple prolongation de cette détente suppose que la BCE mette ses promesses à exécution.
 
Pour que l'institution passe à l'action, il faut d'abord que l'Espagne présente une demande formelle d'aide en s'engageant à respecter les conditions qu'implique une telle démarche.
 
Ce que Madrid se refuse pour l'instant à faire même si beaucoup jugent que le Président du gouvernement, Mariano Rajoy, devra s'y résoudre.
 
"Il va y avoir un débat pour savoir s'ils demandent ou non une aide. Après les annonces de la BCE, la pression sur l'Espagne pour qu'elle sollicite une aide a augmenté", explique un responsable de la zone euro à propos de la réunion de vendredi.
 
Pas envie d'être sigmatisée
 
Le responsable a ajouté que l'Espagne préférerait présenter une demande d'aide en même temps que l'Italie pour ne pas être stigmatisée.
 
Pour un autre responsable de la zone euro, l'Espagne, dans son refus de demander de l'aide, pourrait trouver un allié inattendu en Allemagne, du moins tant que ses rendements obligataires resteront stables.
 
"Berlin estime qu'il sera difficile d'obtenir le soutien du parlement au financement d'un nouveau programme d'aide et pourrait donc, paradoxalement, se mettre du côté de l'Espagne quand le sujet sera débattu", explique ce deuxième responsable.
 
Plusieurs responsables de la zone euro estiment que la demande espagnole pourrait intervenir au début du mois prochain, à temps pour la prochaine réunion de l'Eurogroupe, prévue le 8 octobre.
 
D'ici-là, le gouvernement Rajoy aura présenté son projet de budget 2013 et les besoins de recapitalisation de son secteur bancaire, deux rendez-vous fixés au 28 septembre.
 
Mais un troisième responsable de la zone euro estime que Madrid devrait se préparer à engager cette démarche dès que la "troïka" (Commission européenne, BCE et Fonds monétaire international) aura publié son rapport sur la Grèce, début octobre, car une confirmation - probable - de la mauvaise situation d'Athènes pourrait de nouveau perturber les marchés.
 
Union bancaire européenne
 
La zone euro a déjà prévu d'apporter 100 milliards d'euros (121 milliards de francs) au secteur bancaire espagnol mais l'Espagne pourrait avoir besoin de capitaux supplémentaires pour venir en aide à ses régions autonomes, dont plusieurs ont déjà demandé le soutien financier de l'Etat.
 
Autre vaste dossier au menu de l'Eurogroupe de Nicosie : les propositions de la Commission censées ouvrir la voie à une véritable union bancaire européenne, qui supposent de confier à la BCE la supervision de l'ensemble des 6000 banques de la zone euro.
 
Cette démarche permettrait au Mécanisme européen de solidarité de recapitaliser directement les banques espagnoles, donc d'alléger le fardeau pesant sur Madrid.
 
Le MES, à la création duquel la Cour constitutionnelle allemande a donné son feu vert mercredi, pourrait parallèlement aider l'Irlande: cette dernière demande en effet depuis longtemps à ses partenaires de réduire les intérêts qu'elle doit payer sur 31 milliards d'euros d'obligations émises pour sauver deux de ses banques de la faillite.
 
Ces intérêts pèsent lourdement sur le budget de l'Irlande, au risque de compromettre le succès quasi-exemplaire d'une aide extérieure accompagnée de réformes structurelles qui n'empêchent pas la reprise économique.
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