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Espagne: le gouvernement séparatiste catalan convoque un référendum d'autodétermination, Madrid s'oppose

La Catalogne fait à nouveau parler d'elle en Espagne. Le parlement séparatiste de cette région prévoit un référendum d'autodétermination au 1er octobre prochain. Selon le président espagnol Mariano Rajoy, les autorités du pays feront tout leur possible pour empêcher la tenue de ce référendum jugé illégal.

07 sept. 2017, 07:22
Le président de la région, Carles Puigdemont, s'est félicité de l'adoption du texte, assumant cette "prise de risque" collective.

Le gouvernement séparatiste catalan a convoqué mercredi soir un référendum d'autodétermination dans cette région du nord-est de l'Espagne pour le 1er octobre. En prenant cette décision, il a ouvert une très grave crise avec le pouvoir central, qui la juge illégale.

Le texte a été signé à 23h26 sous les flashes de nombreuses caméras et par l'ensemble du cabinet, pour marquer son union face aux menaces de poursuites judiciaires qui pèsent sur ses membres.

La signature intervient après la promulgation de la loi régionale organisant la tenue de ce scrutin, au nom du "droit du peuple catalan à décider de son avenir politique". Les parlementaires indépendantistes, majoritaires depuis 2015, ont estimé dans ce texte que "le peuple de Catalogne est un sujet politique souverain".

Ils sont allés jusqu'à instaurer un "régime juridique exceptionnel" qui prévaudra sur toutes les normes qui pourraient entrer en conflit avec la loi, ce qui équivaut à dire d'avance à l'Etat et à la justice qu'ils ignoreront leurs décisions.

Opposition absente

La loi a été adoptée avec 72 votes pour et onze abstentions par le parlement catalan, au terme de 12 heures de débats houleux. Il n'y a pas eu de voix contre, les parlementaires opposés à l'indépendance ayant quitté la salle avant le vote, tandis que les partisans de la mesure, soutenue par le président de la région Carles Puigdemont, chantaient l'hymne catalan après l'adoption du texte.

 

 

A peine trois semaines après les attentats des 17 et 18 août qui ont fait 16 morts et plus de 120 blessés en Catalogne, l'Espagne est ainsi confrontée à une de ses pires crises politiques en 40 ans de démocratie.

"C'est un coup de force contraire à la démocratie", avait dénoncé en milieu de journée la vice-présidente du gouvernement espagnol, Soraya Saenz de Santamaria. Les personnes "aux commandes du parlement et du gouvernement de Catalogne se rapprochent davantage des régimes dictatoriaux que d'une démocratie", a-t-elle lancé.

Cour constitutionnelle saisie

Le gouvernement de Madrid a saisi la cour constitutionnelle pour tenter de faire annuler les débats, puis le vote de la loi. La constitution espagnole affirme que le territoire national est indivisible. La cour n'examinera pas cette demande avant jeudi 10h00, a précisé une porte-parole de la juridiction.

Le président du gouvernement Mariano Rajoy avait d'ores et déjà averti lundi que les autorités espagnoles utiliseraient tous les moyens à leur disposition pour empêcher la tenue du référendum.

Le président de la région, le séparatiste Carles Puigdemont, s'est, quant à lui, félicité de l'adoption du texte, assumant cette "prise de risque" collective. "Nous défendrons jusqu'au bout le droit de tous les Catalans à (...) déterminer leur avenir", a-t-il affirmé.

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