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Espionnage américain: Angela Merkel veut que "toute la lumière" soit faite

Si "les reproches sont très graves", une partie de l'opposition a critiqué le choix du gouvernement de ne pas accueillir en Allemagne l'ancien consultant de l'agence de sécurité américaine NSA, Edward Snowden, à l'origine des révélations.

18 nov. 2013, 18:46
"Mme Merkel, avez-vous songé l'espace d'un instant à remercier M. Snowden ? Grâce à lui, votre portable n'est plus écouté", a lancé le député Vert Hans-Christian Ströbele.

Le Bundestag allemand a consacré lundi une séance extraordinaire à l'espionnage américain en Allemagne. Plusieurs députés de l'opposition ont fustigé la mollesse de Berlin face à Washington et réclamé l'asile pour Edward Snowden. Angela Merkel s'est contentée de demander que "toute la lumière" soit faite sur cette affaire.

"Les reproches sont très graves", a relevé la chancelière devant les députés, avant l'ouverture des débats à la chambre basse du Parlement allemand. Mme Merkel dont le portable aurait été écouté par les Américains a néanmoins réaffirmé que la relation transatlantique "demeurait d'une importance supérieure pour l'Allemagne et l'Europe".

"Les Américains doivent dire toute la vérité", a martelé un peu plus tard le ministre allemand de l'Intérieur, Hans-Peter Friedrich, à l'ouverture du débat sur l'espionnage.

Mais une partie de l'opposition a critiqué le choix du gouvernement de ne pas accueillir en Allemagne l'ancien consultant de l'agence de sécurité américaine NSA, Edward Snowden, à l'origine des révélations.

"Mme Merkel, avez-vous songé l'espace d'un instant à remercier M. Snowden? Grâce à lui, votre portable n'est plus écouté", a lancé le député Vert Hans-Christian Ströbele.

"Nous avons besoin de M. Snowden pour établir toute la vérité en Allemagne", a lancé M. Ströbele, qui avait rencontré fin octobre le fugitif américain dans un lieu tenu secret en Russie. Le qualifiant de "témoin clé", M. Ströbele a insisté: "Il doit venir en Allemagne et témoigner devant la justice et une commission parlementaire".

Crainte d'éventuelles pressions

Berlin exclut de l'accueillir, craignant de se retrouver alors sous pression des Etats-Unis pour l'extrader. Les autorités étudient cependant la possibilité de le faire auditionner à Moscou.

Le président du groupe parlementaire de la gauche radicale, Gregor Gysi, a tiré à boulets rouges sur la chancelière et sa gestion de la relation transatlantique. "Ce n'est pas en ayant une attitude timorée de poule mouillée que l'on forge une amitié", a-t-il lancé.

Selon un récent sondage, les Allemands sont partagés sur l'opportunité d'accorder l'asile politique à Edward Snowden: 46% sont pour et 48% contre. Cependant, la majorité d'entre eux estime que l'ex-consultant du renseignement américain est plutôt un héros (60%), contre 14% qui voient en lui un criminel.

Les relations entre Washington et Berlin, deux proches alliés, ont été mises à rude épreuve depuis les révélations sur l'espionnage à grande échelle des Etats-Unis en Europe. Les médias ont vivement réagi en Allemagne, pays marqué par deux dictatures qui avaient systématisé la surveillance des citoyens.

Dans la presse allemande le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a reconnu "des tensions" avec l'Allemagne tout en assurant que les deux alliés maintiendront une "relation forte".

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