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Etat islamique: atrocités dénoncées par l'ONU

Les atrocités commises par l'Etat islamique dans le nord et le nord-est de la Syrie ont été dénoncées par l'ONU.

27 août 2014, 16:19
Carla del Ponte, Member of the Commission of Inquiry on the Syrian Arab Republic, speaks to the media during a press conference about the release of latest report by the Commission of Inquiry on the Syrian Arab Republic covering the period between mid-January and mid-July plus the latest developments of the human rights situation in Syria, at the European headquarters of the United Nations in Geneva, Switzerland, Wednesday, August 27, 2014. (KEYSTONE/Martial Trezzini)

La commission d'enquête de l'ONU a dénoncé mercredi les atrocités commises par l'Etat islamique (EI) en Syrie. Exécutions publiques, amputations, tortures, recrutement forcé des enfants sont pratiqués de manière courante dans les zones sous son contrôle.

"Les belligérants ont causé des souffrances incommensurables aux civils", affirme le 8e rapport de la commission d'enquête, basé sur 480 entretiens et portant sur la période du 20 janvier au 15 juillet.

"Des centaines de civils meurent chaque jour. Le conflit représente une menace pour la paix et la sécurité internationales", a déclaré le président de la commission Paulo Pinheiro. Selon l'ONU, plus de 190 000 personnes ont été tuées dans ce conflit depuis début 2011.

Les membres de la commission ont lancé un nouvel appel pressant au Conseil de sécurité de l'ONU pour qu'il saisisse la Cour pénale internationale (CPI) et mette fin à une situation de "totale impunité" qui prolonge la crise.

Carla del Ponte espère toujours

"Cela fait trois ans que l'on rassemble des preuves, chaque jour on a de nouveaux crimes et la communauté internationale n'intervient pas", s'est insurgée Carla del Ponte.

"Le Conseil de sécurité doit prendre la décision de saisir la Cour pénale internationale du cas de la Syrie. Ce serait un premier pas important vers la paix", a estimé l'ex-procureure des tribunaux internationaux sur l'ex-Yougoslavie et le Rwanda.

"Nous continuons, nous espérons toujours qu'un jour un procureur pourra se servir des preuves accumulées pour une enquête formelle et préparer un acte d'accusation", a affirmé Mme del Ponte.

"Je suggère que la commission d'enquête devienne le bureau du procureur" de la CPI, a déclaré la Tessinoise. "Nous sommes prêts", a-t-elle dit.

Exécutions en public

Le rapport détaille les atrocités perpétrées par l'EI dans le nord et le nord-est de la Syrie. "Les vendredis sont régulièrement marqués par des exécutions, des amputations et des flagellations sur les places publiques", affirme le document. Les civils, dont les enfants, sont contraints d'y assister.

Les corps des personnes tuées sont exposés en public pendant plusieurs jours, pour terroriser la population locale. Des femmes ont reçu des coups de fouet pour n'avoir pas respecté le code vestimentaire de l'EI. Dans la province de Raqqa, des enfants dès dix ans ont été recrutés et entraînés dans des camps.

La population kurde a été déplacée de force et les journalistes sont systématiquement visés. Paulo Pinheiro a précisé que de nouveaux noms ont été ajoutés sur les listes confidentielles de criminels suspects déposées au Haut Commissariat aux droits de l'homme. Parmi ces noms figurent ceux de responsables de l'EI.

Crimes de Damas

Le rapport indique également que les forces gouvernementales ont continué de commettre des massacres de civils équivalant à des crimes contre l'humanité. Des tortures systématiques et des meurtres ont été commis à l'encontre de prisonniers.

Damas n'a pas respecté la protection due aux hôpitaux et aux humanitaires, a effectué des bombardements aériens indiscriminés et disproportionnés provoquant des pertes civiles massives et répandant la terreur. Son armée a utilisé en avril et en mai du gaz chlorine, une arme illégale, dans huit incidents séparés.

L'échec de la communauté internationale à assumer son devoir de protection de la population syrienne a désormais de "graves implications pour l'ensemble de la région", relève le rapport de la commission d'enquête. Il sera débattu le 16 septembre à Genève par le Conseil des droits de l'homme.

Combats près du Golan

Par ailleurs, la branche syrienne d'Al-Qaïda et des groupes rebelles ont pris mercredi à l'armée syrienne le passage de Quneitra, unique point de contact d'Israël avec la Syrie, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Ce passage, reliant la partie syrienne du plateau du Golan à celle occupée par Israël depuis 1967, était tombé brièvement en juin 2013 aux mains des rebelles mais repris ensuite par l'armée syrienne. Lors des combats, un soldat israélien a été blessé par des tirs en provenance de Syrie, selon un porte-parole militaire israélien. En représailles, l'armée israélienne a bombardé deux positions de l'armée syrienne dans le plateau du Golan syrien.

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