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Etat islamique: la Turquie pas encore dans la coalition

Joe Biden, vice-président des USA, et Recep Tayyip Erdogan, président turc ont tenté de gommer les vives tensions de la lutte antidjihadiste en Syrie et en Irak. Une réunion peu concluante.

22 nov. 2014, 19:09
Joe Biden et Recep Tayyip Erdogan ont tenu une réunion diplomatique.

Au terme d'un déjeuner de quatre heures, les deux dirigeants se sont contentés chacun d'une déclaration, sans répondre à la moindre question. Leur allocution n'a révélé aucun progrès dans la volonté américaine d'arrimer la Turquie à sa coalition anti-EI.

Premier à prendre la parole, M. Erdogan s'est réjoui de l'état des relations entre les deux pays, qu'il a estimées "plus complètes et plus fortes" qu'auparavant. Il a ajouté qu'ils avaient renouvelé "leur engagement mutuel à assurer notre défense et à notre sécurité en tant qu'alliés de l'Otan".

Plus précis, M. Biden a indiqué avoir examiné avec son hôte "toute une série de questions et d'options" pour traiter le dossier syrien. Parmi lesquelles "le renforcement de l'opposition syrienne et une transition au régime" de Damas.

"Notre partenariat est aussi fort qu'il l'a toujours été, nous avons besoin de la Turquie et je pense que la Turquie est persuadée d'avoir besoin de nous", a-t-il ajouté.

Stratégies toujours aussi éloignées

Malgré ces propos apaisés après des semaines de fortes tension, les stratégies des deux pays semblent toujours aussi éloignées.

Contrairement aux Etats-Unis, la Turquie refuse de fournir une aide militaire aux forces kurdes qui défendent la ville syrienne de Kobané, assiégée par les djihadistes. Sous pression de ses alliés, elle s'est contentée d'autoriser le passage vers Kobané via son territoire de 150 combattants peshmergas kurdes venus d'Irak.

Ankara considère comme insuffisants les raids aériens de la coalition. La Turquie juge que la menace djihadiste ne sera écartée qu'avec la chute du président Bachar al-Assad, sa bête noire.

L'EI, "priorité absolue" de Washington

Contrairement aux Turcs, les Américains restent focalisés sur la lutte antidjihadiste. "Nous sommes d'accord avec les Turcs, il faudra une transition politique sans Assad au bout du compte", a insisté le responsable américain, "mais pour le moment, notre priorité absolue en Irak et en Syrie reste la défaite de l'EI".

Seule avancée concrète samedi, les Etats-Unis ont annoncé une aide de 135 millions de dollars supplémentaires pour les réfugiés syriens. La Turquie en accueille 1,7 million.

Moscou et Ryad pour relancer Genève 1

De leur côté, la Russie et l'Arabie saoudite ont remis le sort du président Assad en tête de leurs préoccupations en se déclarant favorables vendredi à une relance du processus dit de Genève 1, destiné à mettre en place un gouvernement provisoire en Syrie.

Cet accord issu d'une conférence dans la ville suisse en 2012 est resté lettre morte, mais lui seul permettra de "résoudre la question syrienne", ont jugé leurs ministres des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et Saud al-Faisal. Ils ont souligné leur volonté de "préserver l'unité nationale syrienne, son intégrité territoriale et sa souveraineté".

M. Lavrov a insisté samedi en dénonçant la volonté américaine de renverser "subrepticement, sous couvert d'une opération antiterroriste", le régime de Damas.

Tribu sunnite prise pour cible

Sur le terrain, les djihadistes ont lancé une nouvelle offensive dans l'ouest de l'Irak dans la province d'Al-Anbar frontalière de la Syrie. Objectif: prendre le contrôle de la totalité de la ville de Ramadi (100 km à l'ouest de Bagdad), l'une des dernières zones urbaines encore partiellement sous le contrôle de l'armée irakienne.

Selon des responsables locaux, l'EI a assassiné 25 membres d'une tribu sunnite pendant l'attaque lancée contre la cité. Les corps des hommes de la tribu Albou Fahd ont été retrouvés samedi dans un village de la périphérie de Ramadi après une contre-offensive des forces gouvernementales.

Ils auraient été tués parce que leur tribu s'oppose aux djihadistes, selon les responsables. Le mois dernier, les combattants de l'EI avaient assassiné des centaines de membres d'une autre tribu pour faire passer aux habitants de la province d'Al-Anbar toute envie de résistance.

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