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Etat islamique: les Kurdes de Kobané attendent de l'aide et la France intensifie ses frappes

La situation a peu évolué ce vendredi sur le terrain en Syrie et en Irak. A Kobané, les combattants kurdes hésitent encore à accepter l'aide de l'Armée syrienne libre. Dans les airs, la France a accéléré le rythme des bombardements.

24 oct. 2014, 19:28
A Kobané, vue ici depuis la frontière turque, la situation était toujours extrêmement tendue vendredi.

Les Kurdes syriens n'ont toujours pas conclu d'accord sur l'entrée des combattants de l'Armée syrienne libre (ASL) dans la ville de Kobané, toujours assiégée par les jihadistes de l'Etat islamique (EI). La France, qui déclare vouloir accélérer ses frappes en Irak, a été percutante dans la nuit de jeudi à vendredi.

Vendredi matin, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dans un premier temps annoncé le renfort de 1'300 soldats de l'ASL en direction de Kobané. Mais Saleh Moslem, co-président du Parti de l'union démocratique (PYD), principale formation politique kurde syrienne, a démenti l'accord. Selon lui, les discussions se poursuivaient entre Abdoul Djabbar al Akidi, le chef de l'ASL, et le bras armé du PYD.

"Politiquement, nous n'avons rien contre l'ASL (...) mais à mon avis, si elle veut nous aider, elle doit ouvrir un second front à Tel Abiad ou Djarablous", deux villages proches de Kobané, a-t-il précisé.

Jeudi, un commandant rebelle syrien, le colonel Abdel Jabbar al-Okaidi, ancien membre de la direction de l'ASL, expliquait pourtant que ses troupes "se rendraient à Aïn al-Arab (Kobané en arabe, ndlr) dans les prochaines 36 heures", en passant par la Turquie.

Aide de peshmergas

Alors que ces renforts rebelles semblent encore incertains, la ville devrait recevoir la semaine prochaine l'aide de peshmergas. La Turquie a autorisé jeudi le passage par son territoire de quelque 200 combattants armés de la région autonome du Kurdistan irakien.

Dans le nord de Kobané, l'EI tentait de nouveau vendredi de progresser vers le poste-frontière de Mursitpinar, menant de nombreux tirs de mortier. Les jihadistes visaient également les combattants kurdes ayant pris position sur une colline bombardée la veille par la coalition, et où flottait désormais le drapeau vert, jaune et rouge des YPG.

L'armée reprend Morek

Dans l'ouest de la Syrie, l'armée du régime a repris jeudi soir le contrôle de la ville de Morek, sur la route entre Hama et Alep, après des mois de combats, ont rapporté la télévision d'Etat et l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Cette prise s'inscrit dans le cadre de l'offensive visant à renforcer le contrôle du gouvernement sur l'ouest du pays, alors que les forces aériennes de la coalition bombardent les islamistes sur les autres fronts.

L'armée de l'air syrienne a intensifié ses raids ces derniers jours à travers le pays. Les frappes se sont particulièrement concentrées sur le "corridor occidental" qui va du sud-ouest du pays vers la Méditerranée en passant par Damas.

Paris frappe fort

La coalition internationale mène aussi des frappes contre l'EI en Irak et l'armée française a annoncé que ses appareils avaient détruit dans la nuit de jeudi à vendredi douze bâtiments occupés par les islamistes et abritant notamment des armes. Paris entend "accélérer le rythme de ses actions" pour "frapper durement l'organisation terroriste" en Irak, a annoncé François Hollande.

En dépit de l'appui aérien international, les jihadistes ont enregistré des avancées en Irak ces derniers jours. Dans le nord, ils assiègent de nouveau le Mont Sinjar, où s'étaient réfugiés début août des milliers de civils de la minorité yazidie fuyant devant l'avancée du groupe extrémiste.

De leur côté, les Etats-Unis cherchaient à vérifier des informations selon lesquelles l'EI aurait utilisé du chlore contre des policiers irakiens le mois dernier, a déclaré le secrétaire d'Etat John Kerry.

Armée irakienne pas prête

Plus au sud, les jihadistes se sont emparés d'une nouvelle zone de la province d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, presque entièrement sous leur coupe. Mais l'armée irakienne ne sera pas en mesure de lancer une grande offensive pour reprendre le territoire cédé à l'EI avant plusieurs mois, a indiqué un responsable de l'armée américaine sous couvert d'anonymat.

Plusieurs experts ont déjà souligné que les frappes de la coalition seraient plus efficaces si l'armée irakienne donnait le tempo sur le terrain en passant à l'offensive et en forçant l'EI à réagir.

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