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Etats-Unis: 4,7 millions de clandestins régularisés par Barack Obama

La régularisation provisoire de quelque 4,7 millions d'étrangers aux Etats-Unis par un décret présenté par Barack Obama, a provoqué le tollé chez les républicains.

21 nov. 2014, 06:57
Le président américain Barack Obama a présenté jeudi, comme promis, une série de mesures prévoyant la régularisation provisoire de 4,7 millions d'étrangers en situation irrégulière.

Le président américain Barack Obama a présenté jeudi, comme promis, une série de mesures prévoyant la régularisation provisoire de 4,7 millions d'étrangers en situation irrégulière. Avant même que les détails soient connus, le décret a provoqué le tollé dans les rangs républicains.

"Aujourd'hui, notre système d'immigration est cassé, tout le monde le sait. Cela fait des décennies que cela dure et, depuis tout ce temps, nous n'avons guère fait grand-chose pour remédier à la situation", a expliqué le président américain lors d'une brève allocution solennelle depuis la Maison-Blanche.

"Une amnistie de masse serait injuste. Des expulsions de masse seraient à la fois impossibles et contraires à notre caractère", a-t-il ajouté, promettant un système "plus juste et plus équitable".

Droit à postuler à un emploi

Sur les onze millions d'immigrés en situation irrégulière aux Etats-Unis, le décret présidentiel permettra le printemps prochain à 4,4 millions de personnes ayant un lien de parenté avec des citoyens en règle de rester temporairement dans le pays.

Ces personnes auront le droit de postuler pour un emploi, sans pour autant être éligibles au nouveau système de soins de santé mis en place par l'administration Obama. Il faut avoir résidé aux Etats-Unis pendant au moins cinq ans pour pouvoir bénéficier de la mesure.

Une disposition de 2012, qui permet aux enfants arrivés illégalement avec leurs parents de rester sur le sol américain, devrait en outre être étendue à 270'000 personnes de plus. "Ce n'est ni une garantie de citoyenneté, ni un droit à rester ici de manière permanente", a cependant souligné M. Obama.

"Si vous êtes un criminel, vous serez expulsé. Si vous avez l'intention d'entrer illégalement aux Etats-Unis, vos chances d'être attrapé et renvoyé viennent juste d'augmenter", a-t-il poursuivi.

"Nation d'immigrants"

Anticipant les attaques des républicains sur le recours au décret, Barack Obama a souligné que sa décision était conforme à la loi. Et si vous n'êtes pas d'accord, "je n'ai qu'une réponse: votez une loi!", a-t-il lancé à ses détracteurs. "Nous sommes et serons toujours une nation d'immigrants", a-t-il conclu.

Vent debout contre une décision qu'ils jugent anticonstitutionnelle, ses adversaires républicains ont immédiatement promis de la combattre au Congrès ou en justice. "Ce n'est pas comme cela que notre démocratie fonctionne", a tonné John Boehner, président de la Chambre des représentants. "Le président a dit qu'il n'était ni un roi, ni un empereur, mais il se comporte comme s'il en était un".

Depuis les régularisations massives de 1986, sous la présidence de Ronald Reagan, toutes les tentatives de réforme du système d'immigration ont échoué. Début 2013, après la rédaction d'un projet de loi au Sénat par des ténors des deux partis, un compromis semblait possible. Mais la perspective d'un accord au Congrès s'est vite éloignée et les discussions sont dans l'impasse depuis.

"Rejet des électeurs"

La tempête politique, que cette annonce a déclenchée, augure mal des relations entre le Congrès et la Maison-Blanche dans les mois à venir. La donne politique vient en effet de changer à Washington, après la large victoire des républicains lors des législatives de mi-mandat du 4 novembre. Pour le sénateur du Kentucky Mitch McConnell, qui deviendra en janvier l'homme fort du Sénat, la démarche de M. Obama revient purement et simplement à "rejeter la voix des électeurs".

Désormais majoritaires à la Chambre des représentants comme au Sénat, les républicains ne peuvent bloquer un décret présidentiel, mais ils disposent de nombreuses armes pour rendre difficiles les deux dernières années de Barack Obama à la Maison-Blanche.

Selon un sondage NBC/"Wall Street Journal", 48% des Américains désapprouvent le décret, contre 38% qui y sont favorables.

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