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Etats-Unis: arrestations et pillages au lendemain de la mort d’un homme noir à Philadelphie

Après la mort d’un homme noir abattu lundi en pleine rue par deux policiers, les manifestations se poursuivent à Philadelphie, aux Etats-Unis, ponctuées de pillages et d’arrestations.

28 oct. 2020, 06:59
Le cortège d'environ 1000 manifestants a été stoppé par la police qui avait établi un cordon de sécurité.

La ville américaine de Philadelphie a vécu une nouvelle soirée de manifestations mardi, marquée par des interpellations. Des pillages avaient lieu au lendemain de la mort d’un homme noir abattu par des policiers.

La police de la ville a prévenu sur Twitter qu’«une foule importante» d’environ 1000 personnes s’en prenait à des commerces dans le nord-est de «Philly».

Des images tournées depuis un hélicoptère montraient des pillards en train de dévaliser un magasin Foot Locker, ainsi qu’une autre boutique, et plusieurs vidéos tournées par des médias locaux ont filmé le pillage d’un hypermarché Walmart, également dans le nord de la ville.

Les manifestations ont elles eu lieu dans un autre quartier, à West Philadelphia, où vivait Walter Wallace Junior, cet homme noir de 27 ans abattu en pleine rue par deux policiers lundi après-midi.

Manifestants dispersés

En début de soirée mardi, ils étaient un peu plus d’un millier à marcher, avant d’être stoppés par la police, qui avait établi un cordon, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Le cortège s’est alors dispersé, mais plusieurs petits groupes d’une centaine de personnes chacun ont sillonné le quartier, certains brûlant des poubelles et plusieurs canapés, transportés au milieu de la rue.

 

 

En plusieurs endroits, la police est intervenue sans sommation pour disperser ces petits groupes, parfois à coups de matraque et a procédé à plusieurs interpellations.

La veille, plus de trente policiers avaient été blessés, dont une policière, renversée «délibérément» par une camionnette, selon la responsable de la police de la ville, Danielle Outlaw. Elle a eu la jambe cassée et était encore hospitalisée mardi.

Troubles psychiatriques

Les deux policiers impliqués dans la mort de Walter Wallace Jr ont été suspendus dans l’attente des résultats d’une enquête menée par la police et le procureur local. Ils étaient arrivés sur les lieux en réponse à un appel mentionnant une dispute familiale et parlant d’un homme avec un couteau. Selon un porte-parole de la police, Walter Wallace Jr. a refusé de lâcher son arme malgré les injonctions des agents.

La famille du jeune homme a affirmé, par la voix de son avocat, que l’appel n’était pas destiné à la police mais aux urgences médicales, car Walter Wallace Jr, qui souffrait de troubles bipolaires, était en proie à une crise.

 

 

«Ces policiers étaient mal formés», a estimé Ezra Alidow, artiste noir de 25 ans. «Vous ne pouvez pas rééduquer la haine», a rétorqué Nat Turner, photographe afro-américain de 61 ans, soulignant que le syndicat national de policier Fraternal Order of Police avait récemment apporté son soutien à Donald Trump.

Les policiers de Philadelphie «n’ont pas l’air de comprendre que nos vies valent autant que n’importe quelle autre», selon Nat Turner.

Garde nationale évoquée

Pour maintenir l’ordre dans cette métropole devenue l’un des principaux champs de bataille électoraux entre républicains et démocrates, la mairie en a appelé mardi à la Garde nationale.

Le maire démocrate, Jim Kenney, s’est montré inquiet d’une brutale montée de tension, dans une ville où les manifestations pour «Black Lives Matter» après la mort de George Floyd fin mai avaient été accompagnées de pillages et de violences, et d’une hausse de la criminalité.

Il a cependant fait la distinction entre les «manifestants pacifiques, qui étaient là hier soir et seront peut-être là pendant une semaine ou deux», et «vandalisme et pillage qui ne sont pas des formes acceptables de la liberté d’expression».

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