Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Etats-Unis: la Garde nationale va investir les rues de Ferguson

La Garde nationale va être déployée dans les rues de Ferguson a annoncé lundi le gouverneur du Missouri, aux Etats-Unis. De nouveaux incidents entre policiers et manifestants justifient cette décision, selon le gouverneur.

18 août 2014, 12:11
la Garde nationale doit "ramener le calme et l'ordre", selon le gouverneur du Missouri.

Malgré le couvre-feu, des affrontements violents ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre dans la nuit de dimanche à lundi dans la ville américaine de Ferguson. La Garde nationale devait être déployée lundi dans cette ville, où un jeune Noir a été tué il y a une dizaine de jours de six balles par un policier.

La police a tiré dimanche soir des grenades lacrymogènes et des fumigènes pour disperser quelque 400 personnes, dont de jeunes enfants. Ces heurts ont eu lieu plusieurs heures avant l'entrée en vigueur du couvre-feu nocturne imposé depuis samedi par le gouverneur Jay Nixon.

Selon la police des autoroutes du Missouri, chargé d'assurer la sécurité dans la banlieue de Saint-Louis, les forces de l'ordre sont intervenues avec le soutien de véhicules blindés parce que des "agresseurs" tentaient de pénétrer dans un poste de commandement de la police.

"Des cocktails molotov ont été lancés. Il y a eu des tirs, des pillages, du vandalisme et d'autres actes de violence qui à l'évidence ne paraissent pas avoir été spontanés mais prémédités (...) pour provoquer une réaction", a déclaré le nouvel homme chargé du maintien de l'ordre, Ron Johnson.

Au moins deux blessés

Au moins deux manifestants ont été blessés par balle, a-t-il ajouté, sans préciser le nombre d'arrestations dans la ville du Missouri (centre). La police a essuyé des tirs et reçu des cocktails molotov. Des photos montrent des émeutiers brisant les vitres d'un restaurant.

Dans un communiqué publié sur son site internet, le gouverneur du Missouri Jay Nixon a estimé que ces nouveaux incidents justifiaient l'intervention de la Garde nationale pour "ramener le calme et l'ordre".

Certains manifestants ont au contraire déclaré que la police était intervenue brutalement sans avertissement.

Michael Brown, 18 ans, avait été tué le 9 août, non armé, dans des circonstances controversées, par un policier. Ce drame a ravivé le spectre du racisme aux Etats-Unis. La ville de Ferguson est à majorité noire, mais la police et ses dirigeants sont surtout blancs.

Centaines de personnes

Le jeune homme a été touché, de face, par deux balles dans la tête et quatre dans le bras droit, selon le quotidien "New York Times", qui cite les premières constatations d'une nouvelle autopsie, réalisée à la demande de la famille.

Les violences de la nuit contrastaient avec l'hommage pacifique rendu à Michael Brown plus tôt dans la journée.

Devant des centaines de personnes rassemblées pour demander "justice pour Michael Brown", Ron Johnson a cherché à apaiser les tensions en promettant de rester "autant qu'il le faudra".

"Je porte cet uniforme et face à vous je vous dis que je suis désolé", a lancé le capitaine, un Noir. "Vous êtes ma famille, vous êtes mes amis", a-t-il ajouté.

Rapport attendu

De son côté, à la place des parents trop émus pour parler, leur avocat Benjamin Crump a résumé les principaux griefs de la communauté noire : la lenteur de l'enquête et la communication confuse de la police donnant l'impression d'accuser la victime.

"On va regarder de près l'autopsie, le rapport balistique pour voir la trajectoire des balles, on saura qu'il s'est agi d'une exécution", a indiqué l'avocat. "Tous les témoins ont dit qu'il (Michael Brown) avait les mains en l'air et que la police a continué à tirer", a-t-il ajouté.

Dimanche, le procureur général des Etats-Unis Eric Holder a ordonné une autopsie au niveau fédéral, qui s'ajoute à celle menée par l'Etat du Missouri.

Procureur visé

La police locale avait diffusé une vidéo montrant un vol de cigares par un jeune homme à la haute stature, présenté comme Michael Brown - qui mesurait environ 1,90 m - intervenu vingt minutes avant la fusillade fatale.

Autre signe de méfiance de la communauté à l'égard des autorités locales, une pétition a été lancée, forte de plus de 20'000 signatures dimanche, pour que le procureur du comté chargé de l'enquête, Bob McCulloch, se récuse. Sa "relaxe" de deux policiers dans un incident similaire en 2000 "ne nous donne pas confiance en une enquête impartiale", selon la pétition.

Le gouverneur du Missouri a critiqué la diffusion controversée de la vidéo du jeune homme.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias